El-Hadj Mustapha Yanina, 58 ans, est un des organisateurs de ces soirées. Il se souvient des soirées du café El-Ariche animées par El-Hadj Bourahla et celles du café de Aouiguer animées par El-Hawati. Il a également travaillé avec Abdelouahab Louda, Cheikh El-Foudil et les regrettés Ali El-Houati et Mogli. Il constate avec beaucoup de bonheur l'intérêt des jeunes pour les cafés artistiques. «Le chaâbi éduque et ramène les jeunes à une vie plus calme et plus stable», souligne-t-il. «Certains intellectuels et cadres qui ne fréquentaient jamais ou rarement les cafés commencent à affluer au café artistique pour assister aux soirées chaâbies. Le café des sports active au même titre que le café olympique grâce à d'autres mélomanes du chaâbi. Et c'est un bon début pour renouer avec cet art», se félicite-t-il. Il faut dire aussi que l'entrée est interdite aux consommateurs de drogues ou d'alcool, dans le but évident de préserver la fonction éducative de la musique chaâbie. «Nous voulons renouer avec nos anciennes traditions et tout le monde est le bien venu à Koléa», ne cesse de répéter ammi Nadhir Achour. «Nous voulons l'amitié, l'échange et la découverte d'autres talents et la transmission de l'héritage pour rendre hommage aux défunts artistes, membres d'orchestre ou mélomanes», enchaîne-t-il.