Résumé de la 3e partie Le maître voleur a réussi le premier défi, celui de voler un cheval dans les écuries du comte. Ce dernier lui rappelle qu'il lui en reste deux autres. Le comte ne put s'empêcher de rire. Puis il dit : ? Tu as réussi une fois. Il n'en sera pas de même la prochaine. Et je te préviens, puisque tu t'es présenté comme voleur, agis en voleur. Le soir, quand la comtesse s'en alla se coucher, elle serra bien fort les doigts de la main qui portait l'aIliance et le comte lui dit : ? Toutes les portes sont fermées et verrouillées ; je vais rester éveillé et j'attendrai le voleur. S'il entre par la fenêtre, je l'abats. Le maître voleur, lui, se rendit dans l'obscurité au gibet, en décrocha un pauvre pécheur qui pendait là et, sur son dos, il le porta au château. Il appuya une échelle sous la fenêtre de la chambre à coucher du comte et commença à grimper. Quand il fut arrivé assez haut pour que la tête du mort apparaisse à la fenêtre, le comte, qui guettait depuis son lit, tira un coup de pistolet. Aussitôt, le voleur laissa dégringoler le pendu, sauta lui-même au bas de l'échelle et se cacha dans un coin. La lune était si brillante qu'il vit nettement le comte descendre par l'échelle et porter le cadavre dans le jardin. Il commença à y creuser un trou pour l'y enterrer. «Voilà le bon moment», se dit le voleur. ll se faufila hors de son coin et grimpa au moyen de l'échelle, dans la chambre de la comtesse. ? Ma chère épouse, dit-il en contrefaisant la voix du comte, le voleur est mort. Mais comme il était mon filleul et qu'il fut plus coquin que méchant, je ne veux pas qu'il soit exposé à la honte publique. J'ai également pitié de ses pauvres parents. Avant que le jour ne se lève, je vais l'ensevelir moi-même dans le jardin pour que l'affaire ne s'ébruite pas. Donne-moi les draps pour que j'y enveloppe son corps. La comtesse lui donna les draps. ? Et puis, sais-tu, j'ai envie d'être généreux. Donne-moi donc ta bague. Le malheureux a risqué sa vie pour elle ; qu'il l'emporte dans la tombe. La comtesse ne voulait pas aller contre la volonté de son mari et, quoiqu'il lui en coûtât, elle retira l'alliance de son doigt et la lui tendit. Le voleur partit avec son butin et arriva sans encombre à la maison, avant même que le comte n?eût achevé son travail de fossoyeur. Il en faisait une figure, le comte, le lendemain matin, quand le voleur lui rapporta les draps et l'anneau ! ? Serais-tu sorcier ? Iui demanda-t-il. Qui t'a sorti de la tombe dans laquelle je t'ai moi-même enfoui ? Qui t?a rendu la vie ? ? Ce n'est pas moi que vous avez enterré dit le voleur, mais un pauvre pécheur enlevé au gibet. Et il lui raconta en détail comment il avait fait. Le comte dut convenir qu'il était vraiment un voleur plein de ruse. ? Mais tu n'en as pas fini ! lui dit-il. Il te reste une dernière tâche à accomplir et, si tu ne la réussis pas, tout ce que tu as déjà fait ne te servira à rien. Le voleur sourit et ne répondit pas. (à suivre...)