Bab Ezzouar La cour criminelle d?Alger a examiné un fait grave et émouvant à la fois. Houria, issue d?une famille très pauvre, n?a bien sûr jamais imaginé se retrouver devant un juge pour répondre de ses actes. Née en 1969, elle n?eut pas la chance, comme les autres jeunes filles de son âge, de fonder un foyer. Aucun prétendant ne pointait. Approchant la trentaine, elle fut demandée par un vieillard déjà marié et non divorcé. Elle accepta, de peur de passer sa vie sans compagnon. Houria s?est donc mariée en mai 2000 avec ce prétendant inespéré. De leur union naîtra une petite fille. Résidant à Bab Ezzouar, Houria jura de faire de son enfant un exemple à suivre. Mais elle découvrit que son défunt mari n?avait pas établi d?acte de mariage. Un soir, sujette à une crise de colère, elle giflera à deux reprises la petite fille âgée d?à peine 2 ans. Celle-ci entra dans une chambre et se mit à pleurer. Après le déjeuner, l?enfant se remit à pleurer et s?affala sur un lit. Affolée, sa mère appela un voisin qui l?emmena à l?hôpital. La gamine décédera peu de temps après. Le médecin constatera alors qu?elle avait été victime de fractures graves au niveau du crâne. Auditionnée par les services de sécurité comme il est d?usage, Houria ne cherchera pas à cacher la vérité. Présentée au tribunal d?Alger le 16 décembre 2003, elle sera mise en détention provisoire. Au box des accusés, la prévenue sera jugée en session criminelle. Reconnaissant son erreur, elle dira qu?elle n?avait pas voulu tuer sa fille. Elle expliquera aussi qu?elle avait vécu des moments terribles. C?est en pleurant qu?elle dira à l?assistance qu?aucune mère au monde ne peut tuer son enfant. Après ce témoignage, le procureur déclara que c?est à la cour de décider. Il n?a requis aucune peine à l?encontre de l?inculpée. Abondant dans le même sens, la défense demandera l?acquittement de la pauvre Houria qui sera, néanmoins, condamnée à un an de prison avec sursis.