Assurance n En moins de 24 heures d'intervalle, deux ministres du gouvernement Ouyahia ont assuré que l'Algérie est bien à l'abri des retombées de la crise financière mondiale. Le premier à le faire, est Chakib Khelil, ministre de l'Energie, qui a déclaré en marge d'une visite de travail, hier, dans la wilaya d'Oran qu'il ne pensait pas qu'un pays comme le nôtre fort d'une réserve de change de 130 milliards $ «sera affecté par cette crise». Lui emboîtant le pas, le ministre des finances, Karim Djoudi, a confirmé les propos de son collègue au sein du gouvernement. Affirmant que notre pays était pour l'instant épargné par la crise financière internationale qui ne cesse d'étendre ses tentacules sur les marchés mondiaux. Karim Djoudi, ministre des finances, a expliqué pourquoi. Le mérite revient, selon lui, aux mesures prises par le gouvernement. «En tout état de cause, ce que nous devons dire, aujourd'hui, c'est que les mesures qui ont été prises au plan interne pour favoriser le financement par nos ressources propres pour notre développement économique, les décisions qui ont été prises en matière de réduction de notre endettement ainsi que les décisions prises pour rejeter la mise en place de fonds souverains et enfin les mesures relatives au rejet de la convertibilité totale (du dinar), nous permettent de considérer que nous avons mis en place les éléments essentiels de protection de notre économie contre les conséquences de cette crise», a-t-il déclaré. Invité ce matin de la radio chaîne III, le premier argentier du pays, en réponse aux déclarations de certains experts économistes qui affirment que ce sont les réserves de change de notre pays placées dans les banques américaines qui se trouvent affectées en premier lieu par la crise, a rétorqué que ce qu'il faut savoir, c'est que les réserves de change de notre pays sont déclinées en plusieurs monnaies (euro, livre sterling, dollar et yen) et il est, par conséquent, évident que toutes les monnaies sont liées entre elles ; en d'autres termes, «lorsqu'une monnaie se déprécie une autre prend de la valeur», le tout étant, selon lui, dans «la bonne gestion» de ces monnaies. Il a ajouté que l'Algérie a vécu une période «durant laquelle le dollar se dépréciait face à l'euro et donc nos réserves en euros prenaient de la valeur». Or, aujourd'hui, a-t-il souligné, nous vivons une situation totalement inverse «puisque ce qui est constaté depuis quelque temps, c'est qu'il y a une ré-appréciation du dollar contre l'euro et donc une certaine dépréciation qui risque d'être confirmée puisque des annonces ont été faites par la Banque centrale européenne en matière de réduction du taux d'emprunt sur les marchés à court terme ; et donc, nous sommes dans une situation de compensation : ce que perd une monnaie l'autre monnaie le gagne, le tout étant dans la gestion d'un panier de monnaies», a-t-il expliqué. Revenant sur les origines de la crise, le ministre des Finances a souligné que cette dernière a été précédée par une baisse de l'activité économique dans un certain nombre de pays particulièrement en Amérique et en Europe, d'une part, et une forte croissance dans les pays émergents, d'autre part.