Assurance n Même avec 47 dollars le baril de pétrole, l'Algérie ne doit pas s'inquiéter, selon le ministre de l'Energie et des Mines. Chakib Khelil a assuré, encore une fois, que notre pays est à l'abri de la crise économique mondiale, en approuvant ainsi les déclarations faites dans ce sens par le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. D'après M. Khelil, qui s'est prononcé, hier, sur plusieurs questions économiques et celles liées au Groupe Sonatrach au Forum d'El Moudjahid, les prix du pétrole qui sont actuellement en dessous de 50 dollars le baril, reflètent clairement la situation du marché pétrolier mondial et sont comparables à ceux enregistrés dans les années 2001 et 2002 où le baril était vendu à 42 dollars. «Comment s'inquiéter maintenant que le pétrole algérien se vend à 47 millions le baril et craindre une crise alors qu'en 2001 nous avions des prix inférieurs ?», s'interroge le conférencier, ajoutant : «Même avec les prix actuels du pétrole, l'Algérie continue à financer normalement ses projets d'investissement et de développement». Pour l'année 2009, Chakib Khelil table sur 40 milliards de dollars de recettes. «Pour deux mois déjà (janvier et février 2009), nos recettes sont estimées à 6,7 milliards de dollars, et si nous continuons à la même cadence nous allons atteindre facilement les 40 milliards de dollars à la fin de l'année en cours», a estimé le ministre. En qualifiant l'année 2008, où les prix de pétrole ont connu une flambée jamais égalée, «d'année spéciale», du fait de la «spéculation», M. Khelil a expliqué que «les prix actuels, bien qu'ils soient réduits, reflètent clairement la réalité du marché». Il a tenu à préciser en outre que «la décision prise par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire leur production était à l'origine du redressement et de la stabilité des prix. Il faut savoir que n'était cette décision, les prix du pétrole auraient connu une chute vertigineuse et auraient pu atteindre 20 dollars le baril, nous avons consacré plus de six mois aux concertations et aux discussions pour arriver à trouver des solutions, car il faut savoir qu'il est très difficile de faire augmenter les prix du pétrole au moment où ils commencaient à chuter». Cependant le ministre a révélé que l'objectif de l'organisation est d'atteindre 75 dollars le baril de pétrole. Cet objectif demeure difficile, signale-t-il, si les grands producteurs, comme le Mexique, la Russie et la Norvège, qui ne sont pas membres à part entière de l'Opep, ne se mettent pas d'accord avec les pays membres pour réduire la production et fixer les quotas d'exportation de pétrole. «Certes l'Opep pourra bien encourager et sensibiliser ces pays afin de prendre une position favorable à sa démarche qui consiste à réduire la production, cependant elle ne pourra en aucun cas exercer une pression sur eux pour suivre les décisions de l'Opep, n'étant eux-mêmes pas membres de l'organisation», conclut le ministre. Sonatrach 11 milliards de dollars d'investissement en 2009 n Chakib Khelil a affirmé que le groupe Sonatrach continuera dans ses projets d'investissement. Pour cela, le ministre a révélé le montant de 11 milliards de dollars réservés aux différents investissements. Selon lui, bien que ce montant soit légèrement inférieur à celui de 2008 où Sonatrach avait investi 12 milliards de dollars, il demeure très important. Les projets d'investissement consistent entre autres dans la réalisation des centrales nucléaires, des stations de dessalement d'eau de mer… S'agissant de celles-ci, les 9 stations qui ne sont pas encore achevées seront livrées, selon le ministre, en 2011. «Nous n'avons pas un problème avec l'UE mais avec les grands groupes du gaz» n Le marché européen demeure le premier marché du gaz pour l'Algérie. D'après Chakib Khelil, 95% du gaz algérien est vendu à l'Europe. Cependant et comme l'explique le spécialiste, et contrairement à ce que prétendent les Européens, l'Europe n'a jamais été dépendante de notre gaz puisqu'il ne représente que 15% de sa consommation du fait de la diversité de ses fournisseurs et de son système énergétique. Selon lui, et même si Sonatrach accepte la concurrence des groupes gaziers, certains de ces groupes comme Gaz de France et Gas Natural en Espagne continuent à mobiliser le marché de distribution en Europe et ne veulent pas la présence des autres groupes dont Sonatrach.