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CELA S'EST PASSE UN JOUR/ Aventures, drames et passions celebres
L'empreinte indélébile (41e partie)
Publié dans Info Soir le 09 - 10 - 2008

Casse n Les gardiens sont loin de se douter, qu'à ce moment-là, Reynolds est en train d'étudier les plans d'un cambriolage, le plus grand jamais réalisé en Grande-Bretagne !
On finira cette série sur l'histoire des empreintes digitales, par une autre affaire, particulièrement célèbre : l'affaire du cambriolage du train postal Glasgow– Londres, au cours de laquelle le relevé des empreintes a servi pour arrêter les délinquants.
Le cerveau de l'affaire est Bruce Reynolds et, à ce moment de l'histoire, il est en prison. C'est un détenu un peu particulier : avec ses vêtements bien repassés, il tranche fortement sur ses camarades, aux uniformes fripés et aux manières plutôt grossières. Il impose le respect, même aux gardiens et aux policiers, qui acceptent de lui apporter des journaux et même des cigarettes. C'est que Bruce Reynolds, âgé à l'époque des faits d'une trentaine d'années, est un chef de bande redoutable, celui du gang qui sévit dans les quartiers sud-ouest de Londres. Au début des années 1960, il s'est fait arrêter pour une histoire d'escroquerie et il purge une peine légère.
Les juges qui l'ont condamné, savent que ses délits méritent plusieurs années de prison, mais on n'a pas réussi à réunir des preuves pour le condamner plus lourdement. Des témoins existent et pourraient le confondre, mais la peur des représailles les empêchent d'aller à la barre.
En ce jour froid d'hiver, Bruce Reynolds est en train de lire dans sa cellule. Cela n'est pas surprenant puisque l'homme a cette habitude. quand il n'est pas dans la cour où au réfectoire, il ne fait que compulser des livres et des revues. Mais aujourd'hui, ce n'est pas un livre ou un magazine qu'il feuillette, il consulte un document sur lequel sont portés des notes et des schémas complexes.
Les gardiens qui passent devant lui ne lui font aucune remarque, puisqu'il ne fait rien de mal, Ils sont loin de se douter, qu'en ce moment là, Reynolds est en train d'étudier les plans d'un cambriolage, le plus grand jamais réalisé en Grande-Bretagne ! Il ne s'agit de s'emparer du train postal Glasgow–Londres qui transporte jusqu'à 2 millions de livres, de l'époque, soit plusieurs milliards de centimes d'aujourd'hui !
Certes, Reynolds n'a que trente ans et il a encore devant lui de beaux jours, mais déjà il pense à se retirer, faire un gros coup et aller s'installer sur la Côte d'Azur… Déjà il a les éléments d'un plan ingénieux et il les étudie minutieusement : en véritable artiste du vol et de l'escroquerie, il ne veut rien laisser au hasard. Il ne veut surtout pas se faire prendre : car, si son plan échoue, il sait qu'il se retrouvera derrière les barreaux pour une longue période. Pour qu'un coup de l'ampleur de celui qu'il projette réussisse, Reynolds doit s'entourer de collaborateurs de confiance, à la fois efficaces et discrets. Il a déjà une liste, quelques têtes ainsi que les tâches qu'il doit confier à chacun d'eux.
«Ne rien laisser au hasard», voilà la règle d'or de la réussite d'un coup. Et il a l'intention de la faire appliquer jusqu'au bout…
Quelques mois après, il finit de purger sa peine et, après avoir pris congé de ses codétenus, il quitte la prison.
Dehors, il doit, s'il veut appliquer son plan, recruter son gang. Il se sait surveillé, c'est pourquoi il doit se montrer méfiant. (à suivre...)


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