Une atmosphère de carnaval tragique régnait sur Wall Street hier matin, avec des centaines de touristes et des télévisions du monde entier venus regarder des courtiers toujours plus paniqués. A l'extérieur du bâtiment du New York Stock Exchange à la pointe sud de Manhattan, des badauds du monde entier se joignaient aux policiers, aux équipes de télévision, aux groupes scolaires et aux vendeurs de hot-dogs, tandis qu'un musicien ambulant jouait «Amazing Grace» à la flûte. Une Suédoise de 43 ans, photographie sa mère devant la Bourse, avec en toile de fond le tableau électronique extérieur qui montre les chutes vertigineuses des cours. «Nous voulions venir voir», dit-elle. «Les Américains ne sont plus les rois du monde. Il est temps de changer et ceci est un symptôme. Le pouvoir quitte le pays, peut-être pour la Chine», dit-elle. Les Chinois sont là, d'ailleurs. Guide touristique, Ying Wang a ajouté Wall Street à son itinéraire, qui inclut Times Square, le site de Ground Zero et Central Park. «Tout le monde veut voir ce qui se passe, et à quoi ressemble l'endroit.» Touristes et groupes scolaires remarquent à peine les silhouettes impeccablement habillées traverser les rues étroites bordées de gratte-ciel du quartier financier.