Le prix du pétrole Brent a enregistré une légère baisse mardi matin, après cinq séances de hausse, alors que le brut a relativement stagné, les opérateurs attendent les chiffres des stocks pétroliers aux Etats-Unis.A 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 9 cents, à 66,35 dollars, par rapport à la clôture de la veille, sur l'InterContinental Exchange (ICE). A la même heure, le brut léger texan (WTI) pour livraison en août (dernier jour de cotation de ce contrat) prenait 3 cents à 64,01 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Après avoir gagné près de 6 dollars (5,78 dollars à Londres) lors des cinq dernières séances, le marché pétrolier ne trouvait plus d'élan. "L'attention du marché se déplace dorénavant vers les chiffres des stocks pétroliers en Amérique, qui commenceront à tomber ce soir avec ceux de l'American Petroleum Institute. Les attentes penchent en faveur d'une nouvelle baisse des stocks de brut et d'une hausse des stocks de produits", commentait David Hart, analyste chez Hanson Westhouse."L'attention du marché se déplace dorénavant vers les chiffres des stocks pétroliers en Amérique, qui commenceront à tomber ce soir avec ceux de l'American Petroleum Institute. Les attentes penchent en faveur d'une nouvelle baisse des stocks de brut et d'une hausse des stocks de produits", a commenté un analyste. Selon les analystes, les stocks de pétrole brut auraient perdu 1,2 million de barils la semaine dernière. Les analystes s'attendent en revanche à une nouvelle progression des stocks de produits, comme lors des quatre dernières semaines: les réserves d'essence, auraient gagné 700'000 barils, celles de distillats (qui incluent le fioul de chauffage et le diesel) 1,4 mb. L'accumulation des distillats, au plus haut depuis 24 ans, est vue comme l'une des preuves les plus inquiétantes d'une consommation mal en point. "Une hausse plus importante des produits pétroliers pourrait peser sur le marché, mais des données mitigées devraient avoir peu d'impact sur les prix" jugent toutefois les analystes du cabinet britannique John Hall. Le climat d'attentisme était entretenu par l'incertitude planant sur les marchés d'actions et de devises, à quelques heures de l'intervention semestrielle du président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke devant le Congrès, un rendez-vous censé donner le ton pour le reste de l'année. Les cours restaient néanmoins soutenus par les facteurs ayant contribué à la hausse des prix ces derniers jours: un dollar faible, autour de 1,42 dollar pour un euro, et des marchés d'actions confortant leurs gains des derniers jours, porteurs d'espoirs de reprise économique. A moyen terme, la faiblesse du marché des produits pétroliers (essence, fioul, diesel) pourrait s'accentuer avec l'arrivée sur le marché de nouvelles capacités de production. "Un torrent de nouvelles capacités de distillage de pétrole brut vient s'ajouter à une offre déjà abondante de produits raffinés", s'inquiètent ainsi les analystes du cabinet JBC Energy. Une nouvelle raffinerie a été inaugurée dimanche au Kurdistan irakien par le groupe privé Kar. Elle devrait produire 20'000 barils de pétrole par jour, et 40'000 barils d'ici à la fin de l'année. "Dans le même temps, le raffineur sud-coréen GS Caltex a annoncé qu'il avait augmenté de 30'000 bj la production de sa raffinerie de Yeosu", ajoute JBC Energy. A New York par contre, les prix du pétrole continuaient de grimper mardi à l'ouverture des échanges, la progression des marchés boursiers poussant les opérateurs à l'optimisme sur l'évolution de la situation économique. "La baisse du dollar contribue au mouvement, de même qu'une hausse des Bourses dans le monde", a expliqué Mike Fitzpatrick, du courtier MF Global. "Il n'y a pas de lien fondamental entre les marchés pétrolier et boursier mais cela indique qu'il y aura plus d'argent disponible pour le consommateur". Les Bourses européennes évoluaient en nette hausse mardi, et Wall Street se dirigeait vers une ouverture dans le vert. Depuis maintenant plus d'une semaine, les marchés sont soutenus par des résultats financiers des sociétés américaines qui ressortent pour la plupart supérieurs aux attentes. De son côté, la devise américaine s'est nettement repliée depuis plusieurs jours, ce qui encourage les investisseurs munis d'autres monnaies à acheter des matières premières vendues en dollars. "Mais le marché est confronté à une offre excessive, et je suis très sceptique sur une baisse de l'offre", a tempéré M. Fitzpatrick. Synthèse S.G.