Résumé de la 4e partie n G. Duchez dérobe la carte, avec beaucoup d'astuces et se rend à la réunion convenue avec ses amis résistants attablés dans un café... C'est Albert, un habitué du café, un brave sergent bavarois qui ne comprend pas un mot de français et qui vient tous les jours boire son demi. Tout le monde l'aime bien, il ne représente aucun danger et des réunions se sont déjà tenues en sa présence. Duchez lui donne une tape amicale dans le dos. — Ça va, Albert ? Belle journée, n'est-ce pas ! Albert réplique quelques mots aimables en allemand, Gérard s'attarde quelques instants auprès de lui, puis va prendre place auprès des joueurs de dominos. Tous le saluent à haute voix puis, Girard dit Malherbe s'adresse à lui, en baissant le ton : — La Gestapo est dans la rue. Tu n'aurais pas dû entrer, c'est de la folie. — J'ai pris mes précautions. On ne risque rien. — Bien, je te fais confiance. De quoi s'agit-il ? — D'une carte à grande échelle de la côte normande. Il y a des constructions représentées. Je ne parle pas l'allemand, mais j'ai compris un mot : «blockhaus». — Effectivement. Cela valait le coup que tu me déranges. Duchez, Girard et les deux autres responsables du réseau reprennent leurs dominos. De temps en temps, ils ponctuent de leurs exclamations les péripéties de la partie, dont ils se moquent bien. En réalité, ils ont l'oreille tendue vers les bruits de dehors. Les Allemands sont toujours là, ils interpellent les passants. Est-ce un contrôle de routine ou sont-ils au courant de quelque chose ? Au bout d'un quart d'heure environ, ceux-ci finissent pourtant par disparaître. Ils ne sont pas entrés dans le café. Le danger est passé. Malherbe fait un signe au peintre en bâtiment. — Donne-moi la carte, maintenant ! — Je ne peux pas. Quand le moment sera venu... La partie de dominos reprend donc. Enfin, Gérard Duchez se lève. Comme il l'avait fait en entrant, il se dirige vers la table d'Albert. Il l'aide à remettre sa veste qu'il avait enlevée à cause de la chaleur : — Salut, Albert ! A la prochaine ! Lorsque l'Allemand a quitté l'établissement, Gérard Duchez revient vers ses compagnons. Il sort une grosse enveloppe de sa veste et la tend à son chef. — Tiens ! Je l'avais mise dans la poche de sa veste. Si les Allemands étaient venus, on avait une petite chance de s'en sortir... René Girard ne perd pas de temps. Il a compris que le document est d'une telle importance qu'il exige une priorité absolue. Sans prévenir personne, ni sa famille ni les autres membres du réseau, il décide de se rendre immédiatement à Paris. C'est là que se trouve un haut responsable de la Résistance avec lequel il ne doit communiquer que dans les cas exceptionnels. Il ne connaît que son nom, Rémy, ainsi qu'une adresse où il peut le rencontrer. Rémy n'est bien sûr qu'un faux nom. Celui qui s'appelle en réalité Gilbert Renault et qui pour l'histoire sera le colonel Rémy fait fréquemment la liaison entre Londres et la France, chargé par le général de Gaulle de missions importantes. (à suivre...)