Neuf ans depuis que tu nous as quittés Zinou, cette année vient encore rappeler que l?oubli ne peut jamais être cultivé comme on nous demande de le faire. Comment peuvent-ils «cracher sur nos larmes» comme on l?a si bien écrit, comment peuvent-ils occulter et banaliser notre drame ? Existe-t-il un drame plus atroce que celui de voir un proche se vider de son sang et de ne pouvoir rien faire, si ce n?est lancer des cris de douleur et verser des larmes qui n?en finissent jamais et qui viennent à tout moment de notre vie refroidir nos c?urs et rafraîchir la mémoire des amnésiques ? Alors que c?est le commencement d?une nouvelle et meilleure vie pour les islamistes au sein de «la concorde civile» par la grâce de l?amnistie et au butin qu?ils ont amassé en assassinant, en violant des femmes, sans compter les avantages qui leur ont été offerts par leur parrain. Bouteflika aujourd?hui sans scrupule ne se contente pas seulement du coup d?envoi de la course présidentielle, mais il veut la mener de bout en bout et arriver le premier. «Vous atteindrez peut-être votre but Monsieur le président, mais sachez que ce sont ceux auxquels vous avez accordé la grâce, ceux qui ont les mains tachées de sang et ceux que vous avez encensés et encouragés par vos références à M. Hattab dans vos discours longs et ennuyeux qui iront applaudir et voter pour vous et votre secte». Voilà Zinou par qui nous avons été gouvernés, toi qui aspirais à une démocratie réelle et à une paix juste et durable. Nous ne t?oublierons jamais Zinou, nous n?oublierons jamais le journaliste actif et dynamique qui n?a jamais eu peur du danger et des menaces islamistes. Tu aimais reprendre dans tes écrits le dicton de Didouche Mourad : «Si nous venons à mourir, défendez nos mémoires». A ta mémoire Zinou et à la mémoire de ton combat, l?Algérie nous reviendra. Repose en paix, Zinou