Cela fait onze ans que tu n'es plus là Zinou, onze ans que les terroristes intégristes t'ont ôté la vie. Ces terroristes, qui sont devenus aujourd'hui des “moudjahidine” et à qui on va peut-être offrir des médailles d'honneur pour avoir fait reculer l'Algérie d'une bonne décennie. Cette image que j'ai de toi Zinou, par terre, après avoir résisté aux deux premières balles intégristes, la troisième est venue mettre fin à ta résistance, te laissant dans ton sang giclant de différents endroits de ton corps, cette image ne me quittera jamais et vient hanter mes nuits très souvent. Seule une justice équitable et la reconnaissance des crimes commis par les islamistes comme des crimes contre l'humanité pourraient apaiser ma douleur. Je persiste encore même si certains veulent croire à la pseudo-réconciliation, mais moi je n'y crois toujours pas. Nos gouverneurs doivent d'abord se réconcilier avec l'histoire qui a été bafouée depuis des années, et mettre en application les conventions internationales de lutte contre le terrorisme et qui ont été ratifiées par l'Algérie. Lorsque Bouteflika a accordé le pardon aux terroristes, il ne nous a pas demandé notre avis. Oh ! j'ai failli oublier ; si, il l'a fait par voie “référendaire”, comme si les familles des victimes du terrorisme n'avaient pas d'autre choix que d'oublier et de pardonner malgré elles. Les terroristes ont choisi de prendre les armes, pas moi, je n'ai pas choisi d'être veuve à un si jeune âge, comme des milliers d'Algériennes et d'Algériens n'ont pas choisi de vivre un drame très lourd à porter, surtout que la situation politique ne s'y prête pas et qu'elle va à l'encontre de ce qu'on avait espéré, c'est-à-dire traduire les assassins devant la justice. Le peuple algérien a hérité des lois scélérates d'impunité absolue et irréversibles qui n'engendreront que la violence et la banalisation du crime. Du mépris, c'est ce que j'éprouve pour les terroristes et pour ceux qui ont validé et pardonné leurs crimes. Je vivrai avec ce sentiment d'injustice préméditée qui sera toujours présent à la vue d'un “repenti” se pavanant sous nos yeux impuissants et asséchés de larmes. Repose en paix Zinou ! nous ne t'oublierons jamais, et ta mort ne sera jamais vaine. Mme Zinou