Vision n Dans un entretien que le coach blidéen a bien voulu nous accorder, l'accent est mis sur la performance, l'élite, le professionnalisme de l'équipe de la Mitidja. InfoSoir : Heureux après le résultat réalisé au 20-Août ? Abdelkader Amrani : C'est gentil de votre part de dire cela. C'est vrai que le résultat est très positif pour nous sur le plan psychologique, mais nous avons commis trop de fautes sur les plans technique et tactique. Vous dites «fautes», mais dans quel compartiment ? Je pense que c'est un problème collectif englobant la défense, le milieu et l'attaque. Nous n'arrivons pas à conserver le ballon puisque dès que nous le récupérons, il est rapidement perdu. Cela se travaille… Bien sûr que cela se travaille, mais nous avons un problème que nous devons résoudre, c'est celui du rendement des joueurs lors d'un match officiel qui n'est pas le même que lors d'une séance d'entraînement. Beaucoup d'entraîneurs font ce constat. Pouvons-nous affirmer que c'est le comportement du joueur algérien en général ? Je pense que c'est caractériel. Il y a des joueurs qui ont confiance en eux, ils possèdent cet esprit de décision. Quand on parle de qualités, il ne suffit pas d'énumérer les qualités techniques, il y a aussi le côté psychologique. Des joueurs font ce qu'ils veulent avec un ballon à l'entraînement puis perdent cette qualité dans un match officiel et ça se passe dans le mental du joueur. Cela explique que certains de nos joueurs n'arrivent à évoluer à un certain niveau mais on peut toujours s'améliorer en travaillant plus et mieux. Revenons si vous le voulez bien au dernier match contre le CRB, comment l'analysez-vous ? Dans l'ensemble, nous avons eu des opportunités de marquer. 2 à 3 occasions en première mi-temps que nous n'avons pas su exploiter. Le but marqué en seconde mi-temps nous a beaucoup aidés et libérés psychologiquement tout en mettant en difficulté l'équipe adverse. Est-ce que la confiance est revenue pour la suite du championnat ? Confiance, non. Il y a eu un passage à vide et l'équipe commençait à douter et une autre défaite aurait été fatale pour nous. Il faut voir la réalité comme elle est : nous avons obtenu une victoire grâce à Dieu et les joueurs ont retrouvé leurs sensations et cette motivation à l'entraînement. Cette dernière existait déjà, mais les joueurs étaient amoindris psychologiquement et avec la pression le travail s'en ressentait. Cela est fini maintenant... Oui, mais ce n'est pas une fin en soi. Nous avons aussi gagné à Annaba avant de perdre à Blida. Donc, il faudra préserver cet acquis de la victoire contre le CRB en remportant le prochain match. Le Mouloudia de Batna est un nouveau promu… Même El-Eulma est un nouveau promu. Il n'y a pas de grandes ou de petites équipes à ce stade de la compétition. Nous devons nous préparer et cela ne dépend que de nous. Quelle appréciation portez-vous sur le niveau du championnat national ? Tout juste moyen ! Avec toutes ces cassures, ces arrêts, nous n'arriverons jamais à atteindre notre vitesse de croisière. Après un mois d'arrêt, nous nous posons des interrogations sur la gestion de la compétition. Il y avait l'EN. Un mot justement ? Tant mieux si c'est dans l'intérêt de l'EN ! C'est le système de compétition qui est en cause alors que nous avons tout à gagner lorsque l'EN va bien, pour nous les techniciens qui allons progresser et pour notre championnat. C'est une très bonne chose que l'EN soit qualifiée mais cela n'empêche pas que nous nous devons de respecter certains paramètres de la compétition. Il y a des pays où l'EN joue et le championnat se déroule normalement. Pouvons-nous parler d'élite pour le championnat de D1 ? Elite ? Non, nous en sommes très loin. Quand on parle d'élite, beaucoup de paramètres doivent entrer en jeu. Il y a d'abord le mental puis l'organisation que nous n'avons pas. Est-ce que cela est valable pour l'USMB ? Oui, il manque beaucoup de choses… Peut-on éclairer l'opinion sportive blidéenne ? Cela dépend de la politique du président et des dirigeants. Ce n'est pas une politique claire à Blida ? Non, vous ne m'avez pas compris. Dans l'investissement et l'organisation il y a par exemple une prise en charge qui n'est pas respectée à 100%. Quand on parle d'hébergement, de soins avec un médecin qui n'est pas constamment présent. Les moyens de récupération qui font défaut parce que ces derniers ne se limitent pas uniquement à l'alimentation même si le menu est pareil dans tous les clubs algériens. Vous bénéficiez justement de l'expérience acquise avec d'autres clubs… Justement, cela me permet de l'affirmer. C'est pratiquement pareil partout sauf sans doute pour l'USMA qui se situe un cran au-dessus. Chlef n'a pas beaucoup de moyens mais le club tente de s'organiser. Maintenant ici à Blida, je ne dispose pas d'un terrain pour les entraînements. Quatre mois que je galère entre Mouzaïa, Hadjout et ailleurs. Nous devons avoir notre terrain puis disposer de Tchaker durant deux séances afin que les joueurs prennent leurs repères. Il faudrait batailler afin de disposer d'un terrain annexe... Un terrain annexe est indispensable et le complexe de Blida dispose d'assez d'espaces pour en construire. C'est bien dommage puisque nous pouvons disposer de plusieurs terrains et je souhaite que les autorités locales les réalisent.