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Histoires vraies
La voix des sans-voix (1re partie)
Publié dans Info Soir le 25 - 10 - 2008


Il fait froid, très froid, aux alentours de
-15°C, cette nuit du 3 au 4 janvier 1954. Dans une grande bâtisse peu gracieuse de Neuilly-Plaisance, entourée d'un terrain qui a des allures de dépotoir, un homme veille. Il a gardé sur lui son béret fatigué et ses gants de laine troués, car le poêle ne réchauffe guère l'atmosphère et il a passé un vieux blouson sur sa soutane de prêtre. Il s'appelle Henry Grouès et il a quarante et un ans.
S'il veille, c'est qu'il attend un coup de téléphone capital. En ce moment même, est en train de se tenir à la chambre des députés une séance de nuit et son ami Léo Hamon, gaulliste de gauche, défend l'amendement pour lequel ils ont bataillé tous les deux dégager du budget des HLM une somme d'un milliard de francs, afin de construire des cités d'urgence pour les sans-logis. Car la situation est effectivement urgente, en cet immédiat après-guerre, elle est même dramatique et Henry Grouès a décidé de se battre avec le même acharnement que quelques années plus tôt quand il était dans la Résistance. C'est même pour cela qu'il a repris son nom de maquis : l'abbé Pierre.
C'est en 1912 que naît Henry Grouès, à Lyon, au sein d'une famille catholique aisée de huit enfants.
Tout jeune, il manifeste déjà son caractère passionné. Il veut être quelqu'un sortant de l'ordinaire; faire quelque chose de grand, mais pour le reste, il hésite. Il ne sait pas encore s'il sera missionnaire, marin ou bandit.
Un voyage à Rome décide de son destin. Au retour, il assiste à la messe dans le monastère d'Assise, et c'est l'illumination : il entrera dans les ordres ! Il devient novice chez les capucins, mais il se rend vite compte qu'il est trop actif pour la vie contemplative des moines. Il préfère se faire prêtre. Il est ordonné en 1938, à Grenoble.
Aumônier en 1939-1940, il revient à Grenoble après la défaite et il ne tarde pas à entrer dans l'illégalité. Deux familles juives lui demandent de les cacher. Il accepte, puis les fait passer en Suisse, avec la complicité d'un montagnard et d'un douanier. Elles sont suivies de nombreuses autres et son activité de résistant l'occupe bientôt tout entier.
Il parraine des maquis du Vercors et publie un journal : L'Union patriotique indépendante. C'est à cette occasion qu'il emploie pour la première fois son nom de guerre : l'abbé Pierre. Traqué par la Gestapo et la Milice, il quitte Grenoble pour Lyon, puis Lyon pour Paris. De là, il organise des passages pour l'Espagne puis il gagne lui-même Alger où il rencontre le général de Gaulle, qui le nomme aumônier de la marine, et il embarque sur le «Jean-Bart».
Henry Grouès, alias l'abbé Pierre, rentre à Paris à la Libération, pour découvrir toutes les misères nées de la guerre. Le général de Gaulle le pousse à se présenter à l'Assemblée nationale et il est élu député de la Meurthe-et-Moselle, avec l'étiquette MRP, un parti catholique de droite. Mais une fois à la Chambre, il se montre un député atypique. Résolument pacifiste et social, il vote le plus souvent avec les communistes. Il finit par démissionner en 1951.
Entre-temps, il s'est lancé dans la grande aventure qui va devenir la sienne. Avec ses indemnités de parlementaire, il loue en 1949 une grande maison délabrée à Neuilly-Plaisance et il s'entoure d'une petite équipe : Lucie Coutaz, qui était son assistante dans la Résistance, Georges Legay, un ancien bagnard qu'il a sauvé du suicide, et puis d'autres : un jeune délinquant échappé d'une maison de correction, un boxeur sortant de prison et tant et tant d'infortunés. A tous il dit simplement : «Je ne peux rien vous donner, mais vous pouvez m'aider.» (à suivre...)


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