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Histoires vraies
La voix des sans-voix (2e partie)
Publié dans Info Soir le 26 - 10 - 2008

Résumé de la 1re partie n En 1949, Henry Grouès, alias l'Abbé Pierre, loue une grande maison à Neuilly-Plaisance. Avec ses indemnités de parlementaire, et entouré d'une petite équipe, il va se lancer dans le combat de sa vie...
Avec ce premier groupe, il fonde la communauté Emmaüs, du nom de ce petit village de Palestine, près de Jérusalem, où des pèlerins rencontrant le Christ ressuscité ont repris goût à la vie. Tous se mettent au travail, c'est-à-dire aider les sans-logis en péril, et la tâche est immense !
La France traverse, en effet, une crise du logement dramatique. Deux facteurs se conjuguent pour lui donner une ampleur jamais vue. D'abord, les destructions de la guerre, dues aux bombardements et aux combats qui ont eu lieu sur le territoire. Ensuite, une poussée démographique sans précédent, le baby-boom. Les gens ont du travail, car il faut reconstruire et le chômage n'existe pas, mais même avec de l'argent, ils ne trouvent pas à se loger. Rien qu'en région parisienne, il y a dix mille personnes à la rue.
Face à cette situation, les gouvernements successifs privilégient le long terme : la construction des infrastructures, les routes, les chemins de fer, les ports et les logements populaires, les HLM. Ce que veulent au contraire l'abbé Pierre et un petit nombre de ses amis, ce sont des mesures d'urgence pour faire face à une situation dramatique. Et malheureusement, les faits leur donnent raison, car une vague de froid terrible s'abat sur la France, au début de l'année 1954.
Le téléphone sonne sur le bureau de l'abbé Pierre. C'est Léo Hamon. Rien qu'à la voix, il a compris.
— Ils ont refusé l'amendement ?
— Pas refusé, enterré. Ils l'ont confié à une commission des finances. On n'en entendra plus jamais parler.
L'abbé raccroche. Un long silence se fait. Puis, soudain, il y a des pas, des pas lourds, titubants comme ceux d'un homme ivre. La porte s'ouvre brutalement. C'est l'un des compagnons d'Emmaüs, un pauvre parmi les autres, qui porte dans les bras un paquet entouré de couvertures. Sans un mot, il le dépose au milieu des papiers recouvrant le bureau. Non, ce n'est pas un paquet, c'est un bébé au visage tout violet, un bébé mort de froid, son bébé.
L'homme, étouffé par les sanglots, est incapable de parler. L'abbé Pierre sait qu'il loge dans un vieux bus désaffecté, dont plusieurs carreaux sont cassés. Là-dedans, il doit faire presque aussi froid qu'à l'extérieur et le petit être n'a pas résisté. Sans un mot, le religieux étreint le père effondré. Mais il ne se laissera pas aller à la douleur. La mort de cet enfant coïncidant avec le rejet de l'amendement, c'en est trop ! Comme dix ans plus tôt, du temps de la Résistance, l'abbé Pierre va partir en guerre.
Il passe le reste de la nuit à rédiger une lettre et, dans la matinée du lendemain, il va trouver l'un de ses amis, Paul Deleu, journaliste au Figaro. Il lui tend quelques feuillets, qu'il tire de sa soutane.
— Pouvez-vous les publier ? C'est important !
Paul Deleu en prend connaissance et a un mouvement de recul. C'est une lettre ouverte, prenant à partie le ministre de la Reconstruction et du Logement, Maurice Lemaire.
— Comment voulez-vous que mon journal publie cela ? Nous soutenons le gouvernement.
Mais l'abbé argumente et il possède une force de conviction peu commune, il a cette foi qui, dit-on, soulève les montagnes. Le journaliste capitule. (à suivre...)


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