Cachet n La 13e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila) est dédiée à la petite jeunesse, d'où d'ailleurs le slogan «raconte-moi un livre». A cette occasion, outre des ateliers d'animation (écriture, lecture, dessin et coloriage) à l'intention des enfants, des conférences sont consacrées à des problématiques liées à la littérature de jeunesse et au livre pour enfant. Ainsi, pour ce deuxième jour du Sila, une conférence a été programmée par le comité d'organisation, et ce, à l'initiative de l'Institut Cervantès – centre culturel espagnol à Alger. Cette conférence a été animée par Fernando Marias et Gustavo Martin Garzo, tous deux auteurs de contes, mais aussi de littérature pour adulte. Fernando Marias a expliqué : «écrire pour des adultes et en même temps pour des enfants ne présente aucune difficulté. Pour ce qui me concerne, il n'y a aucune différence entre les deux registres. Le défi à relever est de remplir la page blanche qui se présente à moi. » Et d'ajouter : «lorsque j'écris, surtout pour les jeunes, je ressens en moi un grand bonheur et ça me procure une grande félicité.» Interrogé sur son expérience d'auteurs pour la petite jeunesse, alors qu'il était habitué à écrire des romans pour adultes, Fernando Marias a indiqué : «Je reconnais effectivement qu'au départ, lorsqu'une éditrice m'a proposé d'écrire pour les enfants, j'ai eu des appréhensions, car je n'avais l'habitude d'écrire que pour les adultes. Cette proposition m'a littéralement terrifié, parce que je ne savais pas comment m'y prendre. Mais, l'éditrice m'a rassuré et m'a dit de revenir en arrière, c'est-à-dire de revivre, par le souvenir, mon enfance. Et c'est ce que j'ai d'ailleurs fait. J'ai fait un flash-back sur moi. Cela m'a permis d'émerger dans mon enfance et de la vivre. » Quant à Gustavo Martin Garzo, il a expliqué, pour sa part, que «le conte aide à déceler et à pénétrer la vérité». «La vérité se trouve à l'intérieur du conte», a-t-il soutenu, ajoutant : «l'objectif, en écrivant, consiste à raconter la réalité et à en être fidèle.» Autrement dit, l'auteur écrit des contes réalistes, liés à l'actualité et à l'histoire. «J'écris en relation avec l'histoire en vue de sensibiliser les enfants notamment aux questions sociales et politiques.» Cela revient à dire que par le conte, donc par l'imagination, la fantasmagorie et le merveilleux, l'auteur s'emploie à poser des problématiques, à sensibiliser la petite jeunesse de manière à éveiller sa conscience à l'égard de ce qui se passe dans le monde. « Car, a-t-il fait savoir, les enfants ainsi que les jeunes, n'ont aucun sens du vécu. Ils sont déconnectés des réalités. Ils ignorent tout ce qui se passe dans le monde.» Lui emboîtant «la parole», Fernando Marias a tenu à nuancer qu'écrire des contes inspirés de la réalité ou de l'histoire est la même qu'écrire des contes tirés de l'imagination ou du rêve. «Car, a-t-il expliqué, la littérature fantastique parle du réel, mais d'une façon symbolique.» Et d'ajouter : «l'imagination permet d'explorer ce qui est occulté ou ignoré dans la vie réelle. En plus, le fantastique qui alimente l'imaginaire de l'enfant aide à mieux s'approcher de ce dernier et le comprendre.» Ainsi, pour comprendre un enfant, il n'y a pas mieux que de lui écrire des contes et de les lui faire lire. Cela développe sa psychologie et ses capacités intellectuelles.