Démesure n On arrive maintenant au sommet de la pyramide : le monde de la mode, du cinéma et du sport, un monde qui n'obéit pas aux lois des salaires, mais à celles des cachets. Certains top-modèles qui font souvent la une des journaux spécialisés et autour desquels un immense tapage médiatique est toujours organisé, tels que Claudia Shiffer par exemple, peuvent gagner en un seul cachet l'équivalent de 30 mois de salaire d'un P-DG haut de gamme. Cela sans compter les dividendes générés par la promotion publicitaire de tel ou de tel produit, cela va de la simple mousse au chocolat au jambon d'Aoste en passant par le café arabica et les serviettes Always. Pour «arrondir» un peu plus leurs cachets, certains top-modèles prêtent parfois leur nom à des cosmétiques de luxe quand ils n'ont pas un pourcentage sur leurs ventes. Sur un autre plan, des acteurs de cinéma, particulièrement ceux qui font les beaux jours d'Hollywood et les meilleures recettes à l'écran, caracolent littéralement aujourd'hui au hit-parade des cachets. Pour le tournage d'un film, surtout s'il est pourvu d'un gros budget, des artistes ne signent aucun contrat à moins de 30 millions de dollars, souvent plus. Un simple scénario écrit par le fils de Kirk Douglas a rapporté à l'auteur 20 millions de dollars. Même les auteurs de musique de films sont devenus aujourd'hui des vedettes à part entière. Ennio Moriconne, qui a assuré la musique de nombreux westerns spaghettis comme «Le bon, la brute et le truand», échappe totalement à l'écran avec la vente de ses disques et de ses CD. Ce sont précisément ces fabuleux cachets servis par la Paramount, Universal ou la Warner Bros qui ont fait du petit village de Beverly Hills le paradis des artistes de cinéma. Il est même de bon ton et de bon goût de paraître et de se laisser voir dans ces chics quartiers de milliardaires où la moindre petite «masure» avec piscine ne coûte pas moins de 25 millions de dollars. D'ailleurs, les 3 plus importants studios d'Hollywood entretiennent volontairement les mythes des stars super riches, qui vivent à 100 à l'heure et dont le bonheur irradie tous les fans ! Des fortunes colossales ont été gagnées par des monstres sacrés dont la célébrité, malgré le temps, n'a pas pris une seule ride. Parmi eux, Charlie Chaplin qui a terminé sa vie dans un immense domaine acheté en Suisse au bord du lac Leman, Tyrone Power, Elisabeth Taylor, John Wayne, Garry Cooper, Jennifer Lopez et bien d'autres encore. En France, en revanche, les données du problème sont différentes et la «grille» des vedettes de l'écran est loin d'égaler celle qui a cours aux Etats-Unis. Et cela pour deux raisons : d'abord le talent des acteurs américains est immense, sans aucune commune mesure avec celui des Français. Ceux qui restent de bons comédiens et même parfois de très bons comédiens, mais sans plus. Ensuite le budget alloué aux productions américaines surtout si le réalisateur est coté dans le marché du cinéma, est souvent fabuleux. La Warner a mis, il y a quelques années, 500 millions de dollars pour réaliser un film qui lui a rapporté le double. Indépendamment des vedettes de l'écran, les vedettes du football qui enflamment chaque saison les pelouses du monde entier roulent, elles aussi, par contrats. Des contrats mirobolants pour certains. Quelques-uns finissent sur la touche… milliardaires tels que Pelé, Platini ou Maradona.