Constat C?est sans surprise que le parti a perdu presque la totalité des sièges dont il disposait à l?APN lors des législatives de mai 2002. S?il est un parti du courant islamiste qui a perdu du terrain ces dernières années, c?est bien le mouvement Ennahda. Alors qu?il était, il y a quelques années, une force plus ou moins incontournable sur la scène politique nationale, il a tout d?un coup sombré dans une léthargie que d?aucuns expliquent par le départ de son très charismatique fondateur, Abdallah Djaballah à la suite des divergences qu?il a eues avec certains dirigeants du parti, à leur tête Lahbib Adami, l?ex-secrétaire général, et Abdelouahab Derbal. Alors que ces derniers prônaient une politique d?«entrisme» dans les institutions, l?actuel président du MRN était complètement opposé à l?idée d?avoir un pied dans l?opposition et un autre dans le pouvoir, lui l?opposant «pur et dur». Voyant ses adversaires déterminés à imposer leur choix, Djaballah décide de quitter le mouvement Ennahda pour fonder un nouveau parti, le MRN. Sans Djaballah, Ennahda opte pour la participation au gouvernement Benflis après l?élection de Abdelaziz Bouteflika à la tête du pays en 1999. Un choix qui s?avérera «suicidaire», puisque le mouvement perdra beaucoup de ses militants qui ont rejoint le MRN, séduits par le discours constant et franchement hostile au pouvoir, de Abdallah Djaballah. C?est sans surprise d?ailleurs que le parti a perdu presque la totalité des sièges dont il disposait à l?APN lors des législatives de mai 2002 quand il n?en a obtenu, en tout et pour tout, qu?un seul. Cette cuisante défaite a eu pour conséquence la démission de Lahbib Adami de son poste de secrétaire général. Il sera remplacé au pied levé par Fatah Rebaï dans une tentative de donner un nouveau souffle au parti, en vain. Puisque Ennahda essuiera une nouvelle et sévère défaite lors des élections locales d?octobre 2002. Depuis, le parti est une coquille vide, que seuls ses conflits internes propulsent, de temps à autre, au devant de la scène. Même son congrès tenu l?été dernier, en l?absence de Lahbib Adami, est passé inaperçu. Tout cela pour dire qu?Ennahda ne pèsera pas lourd sur le sort de la présidentielle du printemps prochain.