Dénonciation n La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a estimé hier à Alger que le Parlement actuel est illégitime et manque de crédibilité. Ce Parlement, a-t-elle estimé, est constitué en partie de lobbies qui ne cherchent que leurs intérêts, et ce, en dépit des préoccupations de la population, jusque-là marginalisée lors du vote à la Chambre basse du Parlement. De ce fait, Louisa Hanoune qui a animé une conférence de presse, hier, a souhaité que le premier magistrat du pays procède à la dissolution de cette institution en organisant des législatives anticipées avant l'élection présidentielle prévue en 2009. D'après la porte-parole du PT, la majorité parlementaire actuelle, non seulement a failli à la mission qui lui a été confiée, à savoir la défense des intérêts des citoyens, mais elle a aussi mis l'avenir de la nation en danger en votant des lois risquant de compliquer davantage la situation sociale qui laisse déjà à désirer. A ce propos, elle a abordé la loi de finances 2009, qui a été votée récemment par les députés, estiant qu'elle va beaucoup plus bénéficier aux riches qu'aux pauvres. Elle regrette, par ailleurs, que les amendements proposés par son parti n'aient pas été retenus bien qu'ils apportent beaucoup d'avantages aux citoyens en général et aux couches souffrantes qui attendent beaucoup de leurs représentants. «Franchement, je ne comprends pas pourquoi la majorité parlementaire a rejeté les 61 amendements du PT, pourtant ils s'inscrivent dans le cadre de la défense de la nation», s'étonne-t-elle. Et d'ajouter : «Cette majorité a fait preuve de cécité politique.» Autrement dit, l'assemblée actuelle a perdu sa raison d'être, d'où la nécessité de la dissoudre. «Je ne vois pas pourquoi certains partis ont peur d'aller aux élections ancipitées à moins qu'ils ne doutent de leur représentativité au sein de la population», a-t-elle poursuivi. Cela dit, les élections prochaines devraient être transparentes et protégées des magouilles des lobbies et des affairistes. Evoquant, par ailleurs, le projet de la révision constitutionnelle, Mme Hanoune s'est montrée satisfaite des nouveaux amendements proposés en déclarant : «Nous ne nous pouvons pas être indifférents au changement même s'il est partiel.» Néanmoins, elle estime que le chapitre portant le code de la famille nécessite une révision. Dans le même chapitre, l'intervenante a évoqué l'article 74 de la Constitution, qui limite le nombre de mandats du président à deux seulement, en indiquant que cela est une régression. Selon elle, il est plus convenable d'établir le principe de révocabilité qui permet de retirer la confiance au président par le biais d'un référendum que de lui limiter le nombre de mandats. A noter enfin que la position finale du Parti des travailleurs à l'égard de la révision constitutionnelle ne sera arrêtée qu'au terme de son conseil national qui se tiendra ce week-end.