Résumé de la 5e partie n L'Ecossais – sur la demande de Raïssouli – obtient que si les Espagnols veulent aider le Sultan des montagnes, les Anglais les laisseront passer par Gibraltar... Les Anglais confirment dans leur réponse qu'ils ne bougeront pas pour soutenir Raïssouli, mais qu'ils autoriseront les Espagnols à passer par le détroit de Gibraltar. Le consul a également expédié une grande photographie de la reine Victoria, qu'Harry Mac Lean remet solennellement au sultan des montagnes. — Elle est pour toi. Les miens te l'envoient pour t'honorer. Enfin, il y a une splendide cornemuse. Le jeune Écossais la montre triomphalement à Raïssouli. — Voici l'instrument de musique de mon pays qui peut faire plus de bruit que ton tam-tam et ta raïta. Raïssouli éclate de rire. — Eh bien voyons! Si tu dis vrai, tu es libre... Mac Lean ne se le fait pas dire deux fois. Dans son clan, on est joueur de cornemuse de père en fils et lui-même a des dons certains. Il prend une large inspiration et fait jouer l'instrument avec toute sa puissance. Raïssouli et ses guerriers ouvrent de grands yeux. Certains mettent les mains à leurs oreilles. L'Écossais exécute ainsi son hymne national et plusieurs airs du folklore. Lorsqu'il a terminé, le sultan des montagnes vient lui serrer la main avec effusion. — Tu as dit la vérité. Tu es libre. Me laisseras-tu cet instrument merveilleux ? — Il est à toi. Et, en même temps que lui, je te donne un conseil : va voir du côté des Espagnols. Je pense que tu pourras obtenir beaucoup d'eux. Ainsi s'est terminée la singulière aventure d'Harry Mac Lean au Maroc, qui après avoir failli s'achever d'une manière tragique, a été un plein succès. Car Raïssouli a obtenu l'appui des Espagnols, qui ont franchi le détroit de Gibraltar avec l'accord des Anglais. Appuyés par le sultan des montagnes, ils se sont installés de l'autre côté du détroit, et c'est ainsi qu'est né le Maroc espagnol, qui regroupait toute la région de Tanger. Une telle situation faisait parfaitement l'affaire des Anglais, qui préféraient de beaucoup avoir des Espagnols que des Français en face de leur colonie de Gibraltar. C'est tellement vrai qu'en rentrant dans son pays, Harry Mac Lean a été anobli pour services éminents rendus à la Couronne, non par Victoria, qui venait de mourir, mais par son successeur Édouard VII. Et le plus extraordinaire c'est qu'il est revenu plusieurs fois voir Raïssouli, jusqu'à la mort de ce dernier, en 1926. Ensemble, le sultan des montagnes et sir Harry Mac Lean ont joué de la cornemuse, du tam-tam et de la raïta, en souvenir des jours anciens, un sacré concert qu'on pouvait entendre d'un bout à l'autre des montagnes du Rif !