Débat n L'apport des Amazighs à la civilisation universelle a été souligné, hier, à Alger par les participants à un colloque international. Les participants à cette rencontre de deux jours, organisée par le Haut Commissariat à l'amazighité, ont abordé la contribution variée des Amazighs à la civilisation humaine dans différents domaines, notamment en politique, philosophie, culture, arts et littérature. Le directeur du patrimoine au HCA, Hamid Belek, a évoqué le premier grand roi amazigh, Massinissa, qui a su faire de «Tamazgha» à l'époque, un Etat. «Massinissa était un des grands hommes amazighs qui ont contribué à la pensée politique universelle», a souligné M. Belek. «Il a démontré que ''Tamazgha'' pouvait rivaliser avec toutes les autres cultures et civilisations. Sa bravoure et sa force militaire ont certainement contribué à changer l'ordre politique de l'époque où les deux puissances carthaginoise et romaine étaient obligées de composer avec lui», a-t-il ajouté. Le directeur du patrimoine au HCA a notamment cité Apulée de Madaure, «auteur d'une œuvre considérable dans les différentes sciences, comme la médecine, l'astronomie, la philosophie, l'art, la musique et la littérature», rappelant que son œuvre maîtresse Les Métamorphoses ou l' âne d'or a donné à l'histoire de la littérature de langue latine son premier roman en prose. L'intervenant a également évoqué l'œuvre et la contribution à la civilisation universelle d'hommes tels que Saint Augustin et Ibn Khaldoun. Le chercheur Abdennour Abdesselam a abordé, pour sa part dans sa communication, l'apport des Amazighs à la civilisation humaine dans le bassin méditerranéen. Il a précisé que ces apports se basent sur trois plans essentiels : littéraire, religieux et politique, ajoutant qu'au plan littéraire les grands noms de la littérature d'Afrique du Nord «sont tous ou presque des Berbères». M. Abdesselam a cité, entre autres, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun, Malek Ouari, Mohamed Dib, Kateb Yacin, Tahar Djaout et Assia Djebar. «Ces auteurs, contribuent, à travers la traduction de leurs ouvrages dans plusieurs langues, au renforcement de l'universalité», a-t-il dit. «Leur lieu d'expression est l'Algérie, mais la réalisation de leurs œuvres dépasse l'espace et le temps pour traiter de la commune vie des hommes par-delà les langues et les cultures», a ajouté le conférencier. De son côté, l'intervenant Chems Eddine Chitour, a donné quelques repères sur l'apport culturel de la culture amazigh au patrimoine de l'humanité. M. Chitour a insisté sur la nécessité de dépasser le débat sur «l'errance identitaire» et de concentrer les efforts sur «le développement économique et social», car, a-t-il dit, «nous sommes tous des Algériens».