Résumé de la 7e partie n Spartacus, pour venger la mort de Crixos, organise des combats mortels entre ses prisonniers... Spartacus va-t-il faire de même (que Hannibal) ? Va-t-il épargner la ville (Rome) et s'en retourner à Capoue d'où il est parti ? Dans tous les temples de Rome, les prêtres font des sacrifices et le peuple lance au ciel ses prières pour qu'il en soit ainsi. Et ils sont exaucés ! De la manière la plus surprenante, Spartacus ignore la ville sans défense et continue son chemin. Il revient presque à son point de départ et s'installe à Thurium, en Campanie. Là, il se comporte en chef d'État. Thurium est un port et l'ancien esclave communique par lui avec le reste du monde : il passe des commandes aux marchands de diverses régions de la Méditerranée, il achète notamment des armes, qu'il paye sans mal avec son énorme butin. Spartacus ne reste à Thurium que quelques semaines, le temps de réorganiser son armement, mais cette halte a sans doute contribué à affaiblir la combativité de ses hommes. A Rome, pendant ce temps, la contre-attaque s'organise enfin. Elle est le fait d'un homme singulier, Licinius Crassus. Crassus, âgé alors de quarante-trois ans, est l'homme le plus riche du pays. Il a acquis sa fortune en rachetant à bas prix les biens des citoyens proscrits par le dictateur Sylla. Il est ainsi devenu le plus grand propriétaire foncier romain. Il possède notamment une partie de la capitale et on dit qu'il fait incendier ses immeubles pour les reconstruire en augmentant les loyers. Crassus possédait aussi de nombreuses exploitations agricoles en Campanie qui ont été ravagées par la révolte, ce qui lui a fait perdre beaucoup d'argent. Il est, en outre, habité par une ambition dévorante. C'est pourquoi, alors que les autres hommes politiques répugnent à combattre des esclaves, ce qui dans la mentalité romaine est dégradant, lui n'hésite pas. Il se fait remettre les pleins pouvoirs et des crédits pour lever une armée. Nous sommes alors à l'automne 72. Le temps des opérations militaires est normalement passé, mais Crassus engage quand même les hostilités. A la tête de dix légions, il prend la direction du sud de l'Italie. Son plan n'est pas d'affronter directement Spartacus, mais de neutraliser d'abord les nombreuses bandes plus ou moins organisées qui écument la région. A cet effet, il envoie en avant l'un de ses lieutenants, Mummius, avec deux légions. Mummius a pour consigne formelle de ne pas attaquer Spartacus, mais il ne résiste pas à la tentation d'obtenir un succès personnel et il engage la bataille. C'est un désastre ses troupes s'enfuient, abandonnant leurs armes. Face à ce nouvel et humiliant échec, Crassus réagit de manière impitoyable. Il remet en vigueur l'ancienne pratique de la décimation, abandonnée depuis longtemps comme trop barbare. Il fait sortir des rangs les cinq cents hommes de l'avant-garde, responsables du mouvement de panique à la bataille, et en fait exécuter cinquante, un sur dix, selon le sens originel du mot «décimer». Le reste de l'armée, terrorisé, ne risquera plus de fuir. Continuant vers le sud, Crassus rencontre une bande de dix mille esclaves et la bat, en tuant les deux tiers. Peu de temps après, il affronte pour la première fois toute l'armée de Spartacus. Ce dernier manque de remporter la victoire, mais le résultat est égal. Le chef thrace comprend qu'il a désormais un adversaire de son niveau et décide de ne pas courir davantage de risques et de passer en Sicile.