Phénomène n La violence à l'égard des femmes est une réalité dans notre pays. Le phénomène prend de plus en plus d'ampleur depuis quelques années. Plusieurs organisations féminines n'ont eu de cesse de crier haut et fort «non à la violence à l'égard des femmes», «non à toutes formes de discriminations, de marginalisation, d'agressivité», enfin «non à la hogra». Depuis de nombreuses années, elles dénoncent le silence et plaident pour l'égalité entre l'homme et la femme pour briser tous les tabous et mettre fin à la violation des droits de la femme. Ces organisations doivent être suivies dans leur combat par l'ensemble de la société civile afin de relever le défi et d'atténuer l'ampleur de ce phénomène qui a pris des proportions alarmantes dans notre pays. La violence contre la femme en général et la jeune fille en particulier est due principalement au fait que notre société depuis quelque temps, en voulant changer son mode de vie, a perdu ses repères. Les résultats ne peuvent donc être autre chose que ce qu'ils sont aujourd'hui après que la plupart des Algériens eurent renoncé à ses valeurs morales. Il est indiscutable, que si une communauté brade ses traditions, elle perdra systématiquement sa personnalité. Les statistiques ont montré qu'il y a une nette progression du viol malgré les mesures rigoureuses prises à l'encontre des violeurs. Certaines affaires sont introduites en justice, tandis que beaucoup ne le sont pas et tournent au drame ou au scandale au sein même de la famille de la victime. Pour des motifs injustifiables, des femmes sont battues par leur mari, comme il se trouve ces derniers temps que bon nombre de jeunes filles sont souvent victimes de harcèlement sexuel en milieu professionnel. Il est aussi vrai que de nombreuses femmes et jeunes filles sont exploitées dans des tâches pour lesquelles elles sont sous-payées et exercent sans aucune couverture sociale. L'obligation de fournir la preuve du harcèlement sexuel au travail est la raison principale qui empêche les victimes de recourir à la justice. Soit un véritable dilemme pour de nombreuses victimes qui souffrent en silence. Pour le viol et l'attentat à la pudeur, la législation prévoit de lourdes peines, mais le phénomène n'est pas près de s'estomper. Le Code pénal prévoit des peines allant de 5 à 10 ans de prison ferme à l'encontre de toute personne coupable d'un tel acte. Dans l'article 336 du code pénal, il est stipulé : «Quiconque a commis un viol est puni de la réclusion à temps, de cinq à dix ans. Si le viol est commis sur une personne mineure, la réclusion à temps est de dix à vingt ans de prison.» Cela en ce qui concerne le côté juridique de l'acte. Cependant, il faut reconnaître que si le viol est en nette progression ces derniers temps, d'abord en raison d'une situation sociale qui pousse les gens au pire, c'est aussi à cause de l'insouciance et de l'irresponsabilité parentale vis-à-vis de leurs enfants mineurs auxquels une liberté incontrôlée est accordée.