Cette légende se retrouve dans d'autres régions d'Algérie et du Maghreb. Ici, on croit que les singes sont à l'origine des êtres humains et que c'est une malédiction qui en a fait ce qu'ils sont aujourd'hui. Les maudits peuvent être changés en d'autres bêtes : ainsi une mariée qui s'est essuyée avec un beignet est transformée en chardonneret, une mère et un enfant, coupables du même forfait, ont été métamorphosés en lézards. Dans certaines légendes, les réprouvés ne sont pas transformés en animaux, mais ils ont été pétrifiés. On connaît la légende de Hammam Meskhoutine, «le bain des damnés» : un frère et une sœurs s'étaient épris d'un amour coupable (on parle aussi d'un père et de sa fille). Le châtiment est aussitôt tombé sur les réprouvés : ils ont été transformés en pierre ainsi que les compagnons qui étaient avec eux. Le rapport de l'homme à l'animal est parfois établi d'une autre façon, sans passer par une malédiction. Ainsi, les Touareg du Sahara croient que le varan, un lézard d'une grande taille, est leur oncle maternel, c'est pourquoi ils ne le tuent pas. C'est sans doute le reste de croyances totémiques anciennes, qui ont subsisté dans le mythe de l'oncle (une catégorie parentale privilégiée chez les Touareg), transformé en varan.