A en croire les premiers responsables du secteur, tout est mis en œuvre pour que les jerrycans deviennent un lointain souvenir. Dessalement, exploitation des eaux souterraines, construction de barrages… l'Etat met les bouchées doubles. Espérons que les résultats seront probants et durables dans le temps. «De très grosses opérations ont été lancées, plusieurs milliards de dollars ont été investis. Nous sommes passés de la simple stratégie de la mobilisation des ressources souterraines et celles des barrages à une stratégie de récupération de l'ensemble des capacités en eau (dessalement, réutilisation des eaux usées et épurées pour agriculture)», a déclaré, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. L'enveloppe financière mobilisée par le secteur dans le cadre du programme quinquennal 2004-2009 est estimée, selon lui, à 16 milliards de dollars. Les réalisations dans ce secteur sont très dispendieuses, a-t-il précisé, estimant qu'à lui seul le projet de transfert In Salah-Tamanrasset a coûté plus d'un milliard et demi de dollars. Abordant les réalisations de son secteur, Abdelmalek Sellal a indiqué que les capacités du pays en matière de stockage sont passées du simple au double, garantissant ainsi la sécurité hydrique des citoyens pour de longues années. «Aujourd'hui, a-t-il dit, l'Algérie compte 6 grands barrages, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années. Ce chiffre ne prend pas en considération le programme de dessalement qui «est un investissement direct étranger. 13 grandes usines de dessalement sont inscrites, certaines ont été déjà réalisées et d'autres sont en cours. Notre vision va jusqu'à 2040.» La stratégie du ministère est donc adaptée aux spécificités géographiques de chaque région du pays. Au Centre et à l'Est, zones connues pour leur moyenne acceptable de pluviométrie, on a construit de grands barrages à l'image de ceux de Beni Haroun (qui alimente six wilayas), de Taksebt et de Koudiet Asserdoune qui ont été mis en service au début de cette année avec «des capacités qui sécurisent définitivement la capitale en matière de ressources». A l'Ouest, la mise en œuvre du grand projet Mostaganem-Arzew-Oran vers la fin février prochain (un grand projet de dessalement et de distribution) mettra, selon l'invité de la radio, cette région à l'abri du besoin. «Nous avons mis le paquet pour sécuriser l'ensemble de la région Ouest par le biais des usines de dessalement de l'eau de mer. Toutes les villes de cette région (y compris Témouchent et Beni Saf) seront définitivement sécurisées en avril 2009», a encore souligné M. Sellal. Concernant la région Sud, le ministre a assuré que l'achèvement, il y a quelques mois, du projet de transfert In Salah-Tamanrasset, mettra cette wilaya en toute sécurité, sachant, a-t-il rappelé, que la ressource hydrique souterraine au Sud est estimée à 40 000 milliards de mètres cubes. «Si on pompe cinq milliards par année (actuellement on en pompe 3,5 milliards), nous en avons encore pour quelques siècles devant nous. Nous avons fait le transfert d'eau In Salah-Tamanrasset à l'horizon 2080 parce que 100 000 mètres cubes/jour c'est de quoi alimenter la population de toute la wilaya», s'est félicité l'invité de la Radio nationale.