Un autre animal, le serpent, a inspiré des cultes dans l'antique Maghreb. On se rappelle que les auteurs anciens ont décrit le Maghreb et le Sahara comme une terre de serpents. Nous avons déjà évoqué les reptiles, réels ou imaginaires, qui hantaient nos contrées. C'est le cas des pythons gigantesques qui avalaient des bœufs entiers et poursuivaient les marins dans leur embarcation, ou le basilic, un petit serpent qui paralysait de son souffle ses victimes. Cette peur des serpents géants s'est perpétuée jusqu'à nos jours : les contes et les légendes mettent en scène des serpents géants, comme les fameuses vipères à sept têtes. Mais tout en inspirant la terreur, le serpent était aussi, chez les Berbères, l'objet de cultes. On sait, par les inscriptions latines, qu'il existait un dieu serpent dont le nom était Draco. Ce nom se retrouve dans une stèle de Cirta (Constantine), qui représente un serpent devant un autel. L'inscription porte cette formule : DRAG AVG SAC... A Numluli, en Afrique proconsulaire, on a retrouvé une dédicace à DRACON, à Aïn Guellâa, au sud de Thignica, également en Afrique proconsulaire, la dédicace est adressée à DRACONI AVG SACRVM , le serpent sacré, etc.