Résumé de la 9e partie n Jean et Mark passent ensemble la soirée, mais juste avant de dormir Jean est surprise par son frère qui entre par effraction chez elle... Tu as changé, lui dit-elle lorsqu'ils furent à l'abri dans son appartement bien fermé à clé. Elle versa du vin dans leurs deux verres. — Tu ressembles un peu à papa à présent. Le jeune homme assis en face d'elle avait à peine trente ans, mais l'association de lunettes à monture foncée et d'une moustache bien taillée lui donnait l'air plus âgé. — J'espère que non, dit-il avec un sourire. L'espace d'un instant, elle retrouva le frère d'autrefois, tant aimé dans sa jeunesse. Puis l'impression se dissipa et il redevint cet inconnu qui venait d'entrer dans sa vie. — Où étais-tu passé, Eugene ? Voilà deux ans que je suis sans nouvelles de toi. — J'ai travaillé ici et là, répondit-il en haussant les épaules. Il ne m'a pas toujours été facile de garder le contact. – Je ne t'aurais jamais retrouvé si je n'avais pas entendu parler de ta conférence. Tu vis en ville ? — Je suis là pour un petit moment, répondit-il vaguement. — Cette femme, Amanda, qui a été renversée par la voiture... — Oui, eh bien ? — Elle semblait s'inquiéter pour toi. Après l'exposé de Martin Grist, elle a demandé pourquoi on ne t'avait pas laissé parler. — C'était un malentendu. Je me suis trouvé mal au tout dernier moment. Soudain, Jean se demanda si elle pouvait lui faire confiance. — Tu as annulé parce que tu m'as aperçue dans le public ? – Non, non. Je n'ai même pas vu le public. Je ne me sentais pas en état de parler, c'est tout. — D'où, t'est venu ce soudain intérêt pour les livres de Haggard ? Je ne me souviens pas de ton goût pour la lecture. — Père ne l'a pas vraiment encouragé, non ? Elle se rendit compte que son attitude, après toutes ces années, ne s'était pas vraiment modifiée. — Il était pompier, nom de Dieu ! Et occupé à gagner de l'argent pour nous nourrir. Ça a fini par le tuer. Pour ça aussi, tu lui en veux ? Eugene haussa les épaules. — Ils lui ont fait de belles funérailles. — Il t'arrive d'appeler maman, en Floride ? — Je n'ai ni son adresse ni son numéro de téléphone. — Je peux te les donner. Il soupira — Qu'est-ce que je pourrais bien lui raconter, au bout de tout ce temps ? — Plus que tu ne m'en racontes à moi, j'espère. Eugene, tu reviens dans ma vie après deux ans de silence sans même te donner le mal de sonner ou de frapper à ma porte. Tu te jettes sur moi dans le couloir et tu manques de me faire crever de trouille. (à suivre...)