Résumé de la 5e partie n C'est l'histoire légendaire d'un barrage mozabite, le Barrage de la Fillette, construit pour endiguer les crues de l'oued. La Fillette rencontre encore d'autres gens. Elle leur pose à tous la même question : — Y a-t-il un endroit où je pourrais trouver de l'eau ? — Tout est à sec ! La jeune femme paraît si fatiguée qu'elle fait de la peine aux passants — Si c'est à boire que tu cherches, nous pouvons te donner un peu d'eau que nous avons en réserve ! Elle secoue la tête. — Non, braves gens, je ne cherche pas à boire... Cette réponse intrigue les passants. — Si ce n'est pas pour boire, pourquoi cherches-tu de l'eau ? — C'est pour laver mon linge... — Tu penses à laver ton linge alors que les hommes et les bêtes meurent faute d'eau ? Tu as toute ta raison ? — Oui, braves gens, c'est ce linge qui me fait vivre... Elle explique sa situation ainsi : «Si je ne lave pas le linge que les clientes m'ont confié, je ne pourrai pas acheter d'aliment.» Les gens qui, au départ, voulaient la blâmer, la comprennent et disent, attristés : — Pauvre petite, nous prions Dieu pour qu'il te vienne en aide ! Et ils s'en vont, regrettant de ne pouvoir l'aider. Son gros baluchon sur le dos, la Fillette avance donc dans le désert à la recherche d'eau... Ses pieds, brûlées par le sable chaud, lui font mal, sa gorge est sèche comme une pierre, son ventre, tiraillé par la faim, la fait souffrir. Mais elle avance toujours, obsédée par cette idée : trouver de l'eau ! «Mon Dieu, juste un petit filet de fleuve, juste une flaque au fond d'un puits... Juste de quoi laver mon linge !» Mais elle a beau avancer, l'eau est toujours introuvable... «il faut que j'en trouve !», ne cesse-t-elle de se dire. Elle tombe et se relève. — De l'eau… il me faut de l'eau ! Elle a un vertige, mais elle continue à avancer. — Par pitié de l'eau ! Et l'être humain a beau être fort et résistant, il a beau se bercer d'espoirs et d'illusions, il a beau faire des efforts dans l'attente d'une issue favorable, il finit par céder au désespoir. «A quoi bon continuer à avancer dans le désert à la recherche d'eau, se dit la Fillette, puisqu'il n'y a de l'eau nulle part ? Je ne fais qu'épuiser mes dernières forces, il vaut mieux retourner chez moi !» Elle se repose un peu, puis elle rebrousse chemin. «Je n'ai pas trouvé d'eau, se dit-elle, je ne laverai pas mon linge et je devrai le rendre comme je l'ai reçu… Je ne serai pas payée ! Cette pensée lui arrache des larmes. (à suivre...)