Autonomie Reconnaissant que le code communal des années 1990 «est dépassé par les événements», le P/APC de Sidi M?hamed souhaite voir adopter un nouveau code plus à même de «libérer les APC». Mokhtar Bourouina est président de l?APC de Sidi M?hamed, une des plus importantes communes d?Alger. Cet élu FLN, issu des locales d?octobre 2002, est un ancien journaliste qui a exercé, entre autres, à la revue L?Unité, organe de l?UNJA et Saout El-Ahrar. Il affirme que son expérience de journaliste l?aide beaucoup dans ses nouvelles fonctions surtout à entretenir des relations suivies avec les citoyens de sa commune. Il a accepté volontiers de parler du poste qu?il occupe sous l?angle «existentiel» loin du carcan protocolaire. «Je me considère toujours un homme ordinaire, mon plaisir est de pouvoir flâner à ma guise comme tout le monde avant d?entrer dans un café». A notre question de savoir ce qui a pu changer dans sa vie depuis qu?il est chef de l?exécutif communal, notre interlocuteur répond : «Auparavant, en tant que journaliste, j?écrivais sur les communes, maintenant que j?y exerce, je découvre une autre réalité. Le maire est soumis à des pressions, souvent il doit passer son temps à chercher à s?extirper de situations compliquées. Etant aux avant-postes, tous les regards se focalisent sur lui.» Il ajoute : «Après cinq ans, il n?est pas acquis que je sois réélu. En tant que maire, je tiens à demeurer simple citoyen bénéficiant du respect de mes compatriotes. Si demain je venais à réintégrer mon ancienne profession, je tiens à le faire en ayant la liberté de me promener à Sidi M?hamed sans être insulté. Mon plaisir sera de m?entendre appeler par les gens ?cheikh?.» Reconnaissant que le code communal des années 1990 «est dépassé par les événements», le P/APC de Sidi M?hamed souhaite voir adopter un nouveau code plus à même de «libérer les APC». Il souhaite aussi voir «les instructions révisées». Néanmoins, il pense que le code actuel, en dépit de ses insuffisances, offre assez de souveraineté au Conseil communal. «Tout bon maire peut se faire respecter pour peu qu?il assure la stabilité de l?Assemblée, noue de solides relations avec le mouvement associatif réellement représentatif de la population et établit avec celle-ci des relations de confiance en se mettant à son service.» M. Bourouina avoue qu?«être maire n?est pas facile, la société se développe, les mentalités évoluent, les aspirations et les ambitions aussi, c?est une donnée objective et légitime, le maire doit faire sans cesse preuve d?adaptation et rester réceptif à l?ampleur des mutations». Selon lui, le chef de l?exécutif communal ne doit pas penser uniquement aux dépenses : «Je dois réfléchir sur la manière de renflouer les caisses de la municipalité dans le souci de rééquilibrer la balance, je songe surtout aux opportunités d?investissement.» Il souligne que le responsable municipal «doit connaître les nouvelles organisations économiques, être initié à la sociologie de la commune. En somme, le maire doit être doté d?une solide culture et c?est là où les partis politiques doivent jouer leur rôle en faisant une bonne sélection des élites». Le visage de notre interlocuteur s?est soudain rembruni quand nous lui avons fait une remarque sur « l?importance» du parc municipal, un sujet dont nous ont parlé certains citoyens de Sidi M?hamed. Ces derniers trouvent que la commune fait des dépenses de luxe en achetant des véhicules neufs. «Mais trouverez-vous normal de ne pas remplacer des véhicules vieux de 3 ou 7 ans qui vous bouffent de l?argent rien qu?en les réparant ?» Et d?ajouter : «Et puis mes vétérinaires n?avaient pas de véhicules, ainsi que le DCH. Avant mon arrivée, les directeurs de service et les techniciens devant se présenter sur les chantiers à pied. J?ai un déficit de poids lourds, tout le monde a relevé lors du séisme combien la commune souffrait du manque de camions. J?admettrais volontiers avec vous que c?est du gaspillage si ces véhicules n?étaient pas venus renforcer les moyens de la commune, je n?ai pas loué un appartement ni une villa, j?habite toujours ma maison, je n?ai pas offert de voiture à mes enfants ni à mon épouse, j?utilise le véhicule de service en ma qualité de P/APC.» Délivrant ce message à la population de la commune, Mokhtar Bourouina promet de «faire de Sidi M?hamed la vitrine d?Alger, une commune attrayante où il fera bon vivre au centre de la capitale».