Performance n «Les nuits du Congo à Alger» est un spectacle d'une extrême richesse visuelle et à forte charge en sonorités africaines. Les planches du Théâtre national ont vibré, dans la soirée de jeudi, aux sons des tam-tam et autres instruments de musiques traditionnels africains. La soirée, riche en sonorités et en couleurs musicales, chargée aussi de symboles, a été assurée par le groupe Pelloyombo, venu du Congo. Le spectacle a été une performance artistique, une création scénique, où gestes traditionnels et rituels ancestraux s'associent et se mêlent à une expression moderne et à une démonstration spécifiquement imaginative. Ce fut en effet une belle association de danses traditionnelles et de chorégraphies contemporaines. «Ce spectacle que nous présentons une fois encore joint le traditionnel au moderne», a déclaré Henri Yombopello Beethoven, manager du groupe, composé d'une vingtaine d'artistes musiciens et qui sillonne, depuis quelques années, et l'Afrique et le reste du monde, pour promouvoir, sur «les tréteaux internationaux», la culture et surtout la musique traditionnelle congolaise. Celle-ci se caractérise, selon Beethoven, par la diversité et la pluralité des genres. «Les nuits du Congo à… », et Alger est une autre étape, après la France et l'Italie en 2006, le Maroc et le Gabon en 2007. Il sera présenté, l'année prochaine, en Egypte et aux Emirats arabes unis», a-t-il dit. Mêlant chant et musique, le tout puisé dans la pure souche de la tradition congolaise, le spectacle, qui a émerveillé l'assistance, fait valoir, selon l'expression de Henri Yombopello Beethoven, «la tradimodernité» de la musique congolaise, c'est-à-dire un jeu scénique à double composition: on y retrouve le traditionnel ainsi que le moderne, le tout savamment et d'une façon bien imaginative combiné et orchestré dans une belle peinture musicale. Le spectacle que Pelloyombo a présenté se révèle alors comme une fresque musicale où sont racontés des histoires et des mythes, voire la culture congolaise. «On a utilisé le vocable «tradimodernité» - un néologisme qui appartient au groupe - pour désigner le concept que revêt notre spectacle», a indiqué Henri Yombopello Beethoven, et d'expliquer : «Le concept que nous présentons et développons ici, dans ce spectacle, est novateur, puisqu'il rend compte d'un travail effectué sur le terroir.» «Nous avons travaillé le terroir avec une touche moderne, sans rien changer et sans dénaturer son authenticité», a fait savoir Henri Yombopello Beethoven qui a, ensuite, qualifié ce spectacle d'espace interculturel et de passerelle entre la jeunesse africaine, en général, et algéro-congolaise en particulier, visant, à travers des échanges culturels et artistiques, à consolider les liens de solidarité et de fraternité.» l Il est à noter que ce spectacle présenté par l'ambassade du Congo à Alger, organisé à l'initiative du ministère de la Culture et abrité par le Théâtre national, entre, selon Feth Ennour Ben Brahim, chargé de communication auprès du Théâtre national, dans le cadre des préparatifs de la 2e Edition du festival culturel panafricain d'Alger qui se tiendra au mois de juillet. «Le spectacle, qui nous renseigne sur la richesse et la diversité culturelle et artistique du Congo, nous donne un avant-goût du Festival panafricain», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «L'Afrique est un patrimoine partagé entre les pays africains; la culture africaine est un espace commun à tous, et l'Algérie, qui partage avec ces derniers une réalité africaine, y est partie intégrante. Cela nous incite d'ailleurs à œuvrer collectivement pour une coopération continentale devant s'alimenter de tous les dénominateurs communs, notamment de la culture qui constitue, faut-il le souligner, un élément fondamental de sédimentation de ce travail de rapprochement entre les différents peuples d'Afrique.» Henri Yombopello Beethoven a, de son côté, mis l'accent sur «l'importance de ces échanges tout en soulignant le rapport limite qui existe entre l'ambition et la réalité», avant d'ajouter, en s'exprimant sur le Festival culturel panafricain, que «ce rendez-vous doit interpeller les nations africaines à s'unir tous ensemble pour chanter et promouvoir la culture africaine, un dénominateur commun au continent tout entier.»