Personnalité n «Joyau de la terre africaine», elle demeure une légende vivante. Un hommage à titre posthume a été rendu, dimanche, au centre culturel de la radio nationale, à la cantatrice Miriam Makeba, connue également sous le nom de Mama Africa. Par sa voix charismatique et distinctive, elle a chanté l'Afrique, l'africanité, et a milité, en tant qu'artiste, pour le droit à la liberté pour les peuples africains, en combattant contre les discriminations raciales, notamment l'apartheid qui sévissait dans son pays, l'Afrique du Sud. Le concert – un récital tout en chants et en musiques – a été organisé par la radio nationale en collaboration avec l'ambassade de l'Afrique du Sud à Alger. Dans un premier temps, et après un prélude musical assuré par l'orchestre de la radio placé sous la direction de Sid Ahmed Fellah, Mohamed Lamari, qui a connu Miriam Makeba, — c'était une amie , a-t-il clamé — a chanté l'une des célèbres chansons de la diva, Ana Hora Fi El Djazaïr (Moi, je suis libre en Algérie), et cela avec une nouvelle orchestration. Il est à souligner que cette mémorable chanson, dont tout le monde d'ailleurs se souvient, a été écrite par le poète Mustapha Toumi et orchestrée par Lamine Bechiche. Elle a été chantée par Miriam Makeba en 1969, à l'occasion de la tenue du Festival culturel panafricain. Plus tard, et dans un deuxième temps, l'ensemble des chœurs Safir a interprété quelques-uns des grands titres de la cantatrice à la voix symbolique qui ont fait sa renommée internationale et surtout sa légende. Même décédée, Miriam Makeba demeure une légende vivante et sa voix résonne encore et toujours dans toute l'Afrique. La chorale a interprété des chansons comme Malayka ou Pata Pata ; celle-ci est considérée comme étant le titre phare de son répertoire. Enfin, et dans un troisième temps, l'ensemble de chœurs Africa – un ensemble composé d'étudiants et d'étudiantes africains installés à Alger ayant pris part à l'hommage – a gratifié l'assistance, nombreuse, des plus belles chansons de Makeba, anciennes comme nouvelles, celles qui ont jalonné sa carrière musicale. Cet hommage a été, l'instant d'un récital, un moment de grande émotion, traversé, de bout en bout, de souvenirs et de résurgences musicales. Il est à noter, par ailleurs, qu'un court reportage sur l'artiste a été projeté avant le début de la soirée, retraçant le parcours de la défunte, des images d'archives montrant notamment le passage de Makeba à Alger, la première fois en 1969, lors de la tenue du Festival culturel panafricain, et le second en 1972, à l'occasion de la célébration du dixième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Il est à noter, en outre, que Miriam Makeba, «joyau de la terre africaine», avait été programmée, aux côtés de nombreux artistes chanteurs africains qui ont chanté haut et fort sur la scène internationale l'Afrique, à la deuxième édition du Festival culturel panafricain qui se tiendra au mois de juillet 2009. Mais le destin en a décidé autrement. Car dans la nuit du 9 au 10 novembre, Miriam Makeba est décédée, en Italie à la suite d'un malaise cardiaque, juste après avoir chanté pour le jeune auteur de Gomorra, Roberto Saviano, menacé de mort par la mafia locale.