Un millier de personnes se sont réunies, hier, dimanche, devant une mosquée visée la veille par un incendie criminel près de Lyon, afin de dénoncer la montée de «l'islamophobie» dans ce pays. Le début d'incendie dans cette mosquée de Saint-Priest a soulevé l'indignation de la classe politique et des associations antiracistes, quelques jours après la profanation de quelque 500 tombes du carré musulman du cimetière Notre-Dame-de-Lorette, près d'Arras (nord), précédée de celle de la salle de prière de la mosquée de Meyzieu (centre-est) en août. Plusieurs personnalités politiques et religieuses ont participé au rassemblement aux côtés de fidèles musulmans et le recteur de la Grande Mosquée de Lyon. «C'est un acte odieux qui nous rassemble aujourd'hui. Hélas, il n'est pas isolé», a déclaré M. Collomb, un sénateur. «Oui, vous êtes des citoyens et des habitants de ce pays dans votre diversité. Nous ne voulons pas la haine», a-t-il ajouté devant la foule d'un millier de personnes, composée essentiellement d'hommes. Parmi eux, à proximité de la porte d'entrée, barrée par des planches, un fidèle brandissait un Coran brûlé. La foule s'est ensuite dispersée dans le calme. Un responsable, Abdelaziz Chaâmbi, du collectif des Musulmans de France, a souhaité, pour sa part, qu'un «projet de loi contre l'islamophobie» soit présenté par le gouvernement «à l'image des lois contre l'antisémitisme et le révisionnisme». «Les communiqués de soutien, c'est très bien, mais on attend de choses plus concrètes», a-t-il ajouté, très applaudi.