Nos jeunes ne sont pas attirés par le travail de la terre, c'est un fait. Seulement, vu que la population des agriculteurs se fait vieille, 431 000 ont plus de 50 ans, le problème risque de se poser sérieusement. D'où la nécessité de se pencher dès à présent sur le problème de la relève. Sur les 806 271 agriculteurs inscrits à la CNA, plus de 50% ont plus de 50 ans, soit un nombre de 431 000 fellahs. C'est le président de la Chambre nationale de l'agriculture, Ould Hocine Med-Chérif, qui a donné ce chiffre hier. Il a fait ce constat en évoquant les multiples problèmes que rencontre le secteur de l'agriculture. Il est vrai qu'en l'absence d'une relève, le vieillissement de la population des agriculteurs peut constituer un frein à l'essor de l'agriculture. Nos jeunes ne manifestent pas particulièrement un intérêt pour cette activité. Il serait peut être temps de réfléchir à des mesures incitatives. Cela étant la bonne pluviométrie augure d'une bonne année. Ould Hocine Med-Chérif qui s'exprimait lors d'un point de presse qu'il a animé au siège de la CNA au Palais des expositions d'Alger, a, en effet, indiqué que durant de longues années, l'agriculture a subi les aléas de la sécheresse, «25 ans sans arrosage ont fait que beaucoup de fellah ont délaissé la terre pendant cette période », a-t-il regretté. Même si les choses s'arrangent particulièrement cette année, l'éventualité d'un programme d'exportation n'est pas pour autant d'actualité. Il s'agit plutôt pour les responsables du secteur de miser sur la qualité des produits agricoles. Mais l'agriculture n'est pas seulement une bonne pluviométrie c'est aussi une administration qui ne suit pas toujours. Face au blocage administratif, M. Ould Hocine a insisté pour que les banques et d'autres institutions financières liées au secteur s'impliquent davantage pour booster la machine agricole dans notre pays. M. Ould Hocine a expliqué que le secteur de l'agriculture a besoin d'un capital de plus de 10 milliards de dollars pour assurer une véritable relance agricole. En ce sens, il dira qu'en dehors des résultats acquis dans le cadre du Plan national du développement agricole (Pnda) lancé en 2000, notamment en matière d'investissements agricoles, la BNA, la Badr, le CPA et bien d'autres établissements financiers doivent jouer un grand rôle à travers le crédit bancaire pour mieux rentabiliser le secteur. Et d'ajouter qu'elles pourraient donc tirer profit de ces investissements. D'autant plus, dira-t-il, que le risque du non-remboursement existe dans tous les pays du monde. L'autre problème soulevé par le conférencier est relatif à la couverture sociale. Il s'est désolé du fait que seulement 5% des agriculteurs soient assurés par la caisse sociale. Enfin, s'agissant des prix, il est nécessaire, selon M. Ould Hocine, de structurer la disponibilité des fruits et légumes de manière équitable sur le marché local pour permettre de stabiliser les prix et donc de soulager les citoyens qui peinent de l'érosion du pouvoir d'achat.