Résumé de la 10e partie n Laurie tente de s'échapper, Abilene tout en l'en empêchant violemment, lui apprend que son mari a les mains tachées de sang... Le bâtiment lui parut familier, mais elle ne comprit pourquoi que plus tard, après qu'ils eurent garé la voiture au coin de la rue et grimpé les marches de l'entrée. Il s'agissait de l'hôtel de ville de Los Angeles qu'elle avait vu dans tous les épisodes de Dragnet, à la télévision. La tour centrale – où se superposaient de mornes rangées de fenêtres de bureaux s'élevait sur dix-huit étages au-dessus d'un corps de bâtiment de style néoclassique, à la façade ornée d'arcades de marbre. Son image apparaissait même sur l'insigne de Joe Friday. Abilene donna son nom complet à un agent, à la réception, une jeune femme aux cheveux courts qui composa un numéro de téléphone, puis lui dit qu'ils pouvaient monter. Au sixième étage, ils pénétrèrent dans une grande salle, entièrement occupée par des bureaux équipés d'ordinateurs. Un jeune homme posté devant l'un d'entre eux se leva, et Abilene lui serra la main. Avant de saluer Laurie, l'inconnu remit la veste de son costume. Son regard s'attarda sur la lèvre fendue de la jeune femme, mais il ne fit aucun commentaire. — Jake, il faut que je consulte le fichier FBI d'un certain Peter Macklin. Abilene épela le patronyme de Peter et précisa sa date de naissance que Laurie ne connaissait même pas. Le jeune policier se rassit et tapota son clavier d'ordinateur. Au bout de cinq minutes, il poussa un grognement et fit pivoter l'écran. La première chose que vit Laurie fut la photographie de Peter, de face et de profil. Il semblait beaucoup plus jeune, mais elle n'avait pas besoin de lire les informations générales, au bas de l'écran, pour être sûre qu'il s'agissait de son mari. Et puis, les images se mirent à défiler. Plus tard, il lui vint à l'esprit qu'elle aurait pu demander de l'aide à n'importe lequel des agents présents, alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie. Mais elle était alors bien trop perturbée pour nourrir des projets d'évasion. En fixant l'écran lumineux et en prenant connaissance de la liste interminable d'arrestations, de citations en justice et de rapports d'enquête dans lesquels apparaissait le nom de Peter, elle avait manqué de se trouver mal et avait dû s'asseoir. L'épreuve passée, elle se sentait non pas faible, mais comme en apesanteur. Elle entendait le claquement de ses talons sur le sol de marbre, mais les jambes qui portaient son corps auraient pu être celles d'une autre. Abilene ne lui avait pas adressé la parole une seule fois depuis qu'ils étaient entrés dans le bâtiment. Il remercia Jake, puis conduisit Laurie jusqu'à l'ascenseur, et jusqu'au parking où il l'aida à monter dans la Jeep. Là, effondrée sur son siège, la tête renversée sur l'appuie-tête, elle lui demanda s'il faisait partie de la police. A ces mots, Abilene qui, derrière le volant, retirait des peluches sur son chapeau, éclata de rire. (à suivre...)