Résumé de la 12 e partie n Laurie comprend que Abilene la garde en otage en attendant que son mari accomplisse le meurtre dont M. Major l'a chargé... Abilene poussa un long soupir et se rangea le long du trottoir. Un employé d'une vingtaine d'années lui remit un ticket et se glissa au volant du véhicule. L'essentiel de l'espace laissé par le bar, baignant dans une lumière rosée, était occupé par de minuscules tables autour desquelles se serraient les clients. Des ventilateurs fonctionnaient à pleine puissance afin d'atténuer l'inimitable odeur des cigares coûteux. Laurie ne remarqua pas la moindre célébrité, mais il est vrai que ses stars préférées décochaient désormais leurs œillades au paradis. Elle pria Abilene de lui commander une crème de café, et emprunta un petit couloir pour se rendre aux toilettes. Par miracle, il n'y avait pas de file d'attente. Et pas non plus de fenêtre, ce qui, en revanche, tombait mal. Dépassant deux femmes qui se refaisaient une beauté devant le miroir, elle entra dans une cabine vide, s'assit sur le siège des W-C et se mit à réfléchir. La patience d'Abilene se limitait visiblement à cinq minutes. Le son d'une porte que l'on ouvre, suivi d'une exclamation de surprise, parvint à ses oreilles. Puis elle entendit des bruits de pas se hâtant vers la sortie et, aussitôt après, le claquement de bottes de cow-boy sur le sol carrelé. Abilene poussa un grognement, et elle devina qu'il se baissait pour regarder sous la porte de la première cabine. Elle se trouvait dans la troisième et, accroupie sur le siège, elle maintenait fermée la porte non verrouillée. Elle aperçut l'éclat argenté d'un bout de botte, et un nouveau grognement lui parvint aux oreilles tandis qu'Abilene se baissait pour regarder par l'interstice. C'est alors qu'elle s'élança, projetant tout son poids contre la porte, qui heurta Abilene. Il se retrouva les quatre fers en l'air, si bien que Laurie parvint à se frayer un passage. Sans se retourner, elle quitta la pièce, longea le corridor et traversa le bar de l'hôtel. A l'entrée, elle percuta un groupe de clients, puis trébucha en franchissant le seuil et tomba, s'éraflant un genou et filant son collant. Elle se releva et, avant même que l'employé du parking ait pu venir à son aide, déboula les marches et héla le premier taxi de la file. S'engouffrant à l'arrière, elle cria quelque chose au chauffeur qui, docile, démarra aussitôt, sans poser de questions. Plus tard, elle se demanda s'il avait l'habitude d'aider des femmes hystériques à fuir les lieux à la mode. Elle attendit qu'ils se fussent un peu éloignés pour jeter un coup d'œil derrière elle. Elle vit alors un homme tenant à la main un chapeau de cow-boy plonger dans le taxi suivant. Cela aurait pris trop de temps à l'employé d'aller chercher la Jeep. — Je vous en prie, accélérez ! cria-t-elle au chauffeur. L'homme appuya sur le champignon. Son regard triste se posa sur le rétroviseur où il croisa celui de Laurie. — Je pourrais semer ce gars, si je voulais. — Je vous en prie, faites-le ! (à suivre...)