Résumé de la 13e partie n Laurie réussit à échapper à Abilene, elle est dans un taxi. Mais ce dernier la poursuit... Bien qu'elle eût le sens de l'orientation, Laurie perdit rapidement ses repères dans le dédale de rues à sens unique, d'avenues commerçantes et autres grandes artères dans lesquelles ils filaient à vive allure. L'autre voiture s'engagea dans leur sillage, mais quelques virages suffirent à la semer. Lorsqu'ils eurent ralenti, elle se pencha vers le chauffeur. — Mon mari... Elle s'interrompit. Il était risqué d'en dire plus. — J'ai beau être un vieux schnock, je me permets de vous donner mon avis, dit le chauffeur. Un mari qui donne envie de fuir, mieux vaut le plaquer. Il roula un moment en silence, puis — Alors, où est-ce que je vous emmène? Au tribunal ou à l'aéroport ? Elle baissa les yeux sur son alliance qu'elle tritura autour de son doigt. Enfin, elle releva la tête. — A l'aéroport. Au guichet, l'employé prit le chèque de Laurie et lui tendit un billet pour le vol de seize heures quarante-six, à destination de Dayton, avec escales à Denver et à Chicago. Laurie se dirigea vers la porte indiquée pour passer l'heure et demie précédant son vol dans le hall d'embarquement. A seize heures quinze, Abilene fit son apparition, et s'affala dans le fauteuil voisin du sien. Elle s'agrippa aux accoudoirs, mais il ne fit pas le moindre geste pour l'en déloger. — C'est le problème avec les aéroports : on ne peut fuir nulle part, dit-il de sa voix traînante. Impossible d'embarquer depuis les toilettes des dames. Elle s'efforça de recouvrer son calme. Ils étaient, dans une zone surveillée. Et puis, avec les détecteurs de métaux, il n'avait sûrement pas pu garder son couteau sur lui.. — Comment m'avez-vous retrouvée ? — Tu n'es pas repassée à l'hôtel et tu ne connais personne à Los Angeles. Je n'abats jamais un faisan en plein vol quand je sais où il va se percher. — M. Major a des amis partout, dit-elle d'une voix caverneuse. — Il fait froid dans l'Ohio à cette période de l'année. Je parie que tu n'es même pas allée à la plage, ici. — Pas question que je vous suive. Il bâilla, s'étira et mit ses mains derrière la tête. Puis, en un éclair, il dégaina le couteau et le pointa entre les côtes de Laurie. La famille asiatique assise en face d'eux regardait ailleurs. — Mais, comment...? Sous le coup de l'émotion, Laurie resta sans voix. — Je l'ai planqué dans ma botte. La femme du contrôle a arrêté son inspection quand elle a vu le bout d'acier de mes godasses. Allez, on y va ! Il la contraignit à s'exécuter en appuyant davantage la pointe du couteau. Elle jeta un coup d'œil alentour, sur les passagers attendant d'embarquer, sur les passagers des autres vols, sur ceux qui les accompagnaient et sur les membres d'équipage qui allaient et venaient. — Vous ne pourrez rien tenter ici. — Va raconter ça à Jack Ruby ! — Qu'est-ce que vous faites de la sécurité ? — Les aéroports sont conçus, pour empêcher les gens d'entrer, pas de sortir. (à suivre...)