Résumé de la 7e partie n Laurie passe la journée avec Abilene qui lui fait visiter la ville, mais bien qu'elle l'ait libéré, elle se rend compte qu'il est toujours dans le hall de l'hôtel et qu'il semble la surveiller... La sonnerie du téléphone l'arracha au sommeil. Tout d'abord, elle n'eut pas conscience d'avoir dormi. Mais, de part et d'autre des épais rideaux, on voyait filtrer un rai de lumière, et le réveil, sur la table de nuit, indiquait 7 : 59. — M'dame Macklin ? — Abilene Elle avait espéré que ce serait Peter. — Ça vous dirait de prendre un petit déjeuner vite fait en bas, et de partir de bonne heure pour Juarez ? — J'ai la migraine. Si ça ne vous dérange pas, j'aimerais rester dans ma chambre aujourd'hui. De toute manière, il se peut que Peter revienne, ou qu'il appelle. — Je peux vous apporter de l'aspirine. A l'hôtel, ils vont vous taxer un max pour quelques cachets de rien du tout. — Non, il faut juste que je me repose un peu. Le silence, à l'autre bout du fil, intrigua Laurie. — Je vous rappellerai plus tard, dit-il enfin. Une heure plus tard, Laurie était vêtue et maquillée, et elle ne tenait plus en place. Si seulement elle parvenait à s'échapper pour une partie de la journée – histoire de traîner dans un centre commercial ou un truc dans ce goût-là –, elle sentait qu'elle pourrait se débarrasser de la sensation d'être prisonnière. Elle se pencha sur la question, et renonça à appeler l'accueil pour qu'on lui fasse venir un taxi. A supposer qu'Abilene soit dans les parages, il risquerait de surprendre l'échange téléphonique. Une fois sortie de l'hôtel, elle tenterait d'en arrêter un. Au rez-de-chaussée, elle sortit discrètement de l'ascenseur, jetant des coups d'œil à la ronde. Les fauteuils du hall étaient vides, et l'employé de la réception s'occupait d'un client, un homme trapu, vêtu d'un costume froissé par le voyage. Elle se dirigea vers la porte et se dissimula derrière un palmier en pot. Abilene, qui, dans la boutique de souvenirs, faisait mine d'admirer un étalage de cravates, leva les yeux juste à ce moment-là. De sa place, il pouvait jouir d'une vue dégagée de l'entrée principale sur Sunset Boulevard. Elle resta un long moment pétrifiée, ignorant s'il l'avait aperçue et par où elle pouvait s'esquiver. Peter et elle étaient toujours passés par l'entrée principale. Elle n'en connaissait pas d'autre. Perpendiculaire au hall, un couloir menait à la lumière du jour. Elle le longea jusqu'à une petite porte qui donnait sur une rue à sens unique. Juste avant de sortir, elle tourna la tête. Personne ne la suivait. Elle se dirigea vers Sunset Boulevard. Dans une rue aussi animée, elle trouverait forcément un taxi. Elle essaya à deux reprises d'en arrêter un, mais les deux véhicules la dépassèrent, et elle constata qu'ils étaient occupés. (à suivre...)