La nation algérienne vit une phase historique, dangereuse. La crise politique est désormais doublée d?une impasse institutionnelle provoquant la confusion dans l?opinion nationale et internationale. La déstabilisation de l?Etat est accélérée par l?asservissement des institutions qui contraste avec l?annonce salutaire de la neutralité de l?institution militaire. Dans le même temps, nous constatons une aggravation des abus de pouvoir marquée par : ? la transgression des principes constitutionnels ; ? l?instrumentalisation de la justice ; ? la vassalisation de l?administration ; ? les atteintes récurrentes portées au pluralisme politique à travers les agressions de militants, les actions de déstabilisation menées contre les partis politiques et la mainmise ciblant le mouvement associatif ; ? la confiscation des médias audiovisuels. C?est dans ce climat que se prépare une élection présidentielle déterminante pour l?avenir du pays. Nous décidons d?unir nos efforts dans un cadre de concertation et d?action pour : - le remplacement du gouvernement actuel par un cabinet intérimaire consensuel chargé de la préparation des élections et de la gestion des affaires courantes dont la composition sera arrêtée en concertation avec les forces politiques et sociales ; - l?installation d?une instance indépendante dotée de toutes les prérogatives pour instruire et contrôler l?administration dans les phases de préparation, d?organisation et d?exploitation des résultats du scrutin ; - la protection des acteurs politiques et sociaux qui manifestent leur soutien aux différents candidats et les cadres qui refusent l?allégeance, contre les mesures de rétorsion qui les ont accablés jusque-là. Cette élection est capitale pour le devenir algérien. Elle appelle et implique des mutations fondamentales afin de parvenir à une alternative démocratique. Engagé dans des conditions crédibles, ce scrutin installera l?Algérie dans une dynamique de liberté et de démocratie ; imposé par les pratiques en cours, il précipitera la nation dans une ère d?instabilité et de chaos. Pour assurer la mobilisation citoyenne et l?adhésion aux institutions, l?Algérie doit désormais se doter d?un pouvoir légitime, issu d?une élection sincère, régulière et transparente. Il y va de la stabilité de l?Etat et de la cohésion de la nation. Ali Yahia Abdenour Ahmed Benbitour Ali Benflis Rachid Benyellès Cherif Belkacem Ahmed Dane Mouloud Hamrouche Malek Redha Saïd Sadi Mokdad Sifi Ahmed Taleb Ibrahimi N. B. : Le MSP émet une réserve quant au remplacement du gouvernement en attendant la réunion du madjlis echouri national.