Résumé de la 52 e partie n Selon Timothy Evans, c'est son voisin Christie qui a tué sa femme, après avoir voulu la faire avorter. Mais l'autopsie a montré qu'elle n'était pas enceinte. Le juge s'exclame : — Vous avez encore menti ! Votre femme n'était pas enceinte, on n'a retrouvé sur elle aucune trace d'avortement ! Evans s'affole. — C'est Christie qui a examiné Béryl et qui lui a dit qu'elle était enceinte. Christie dément. — C'est faux ! — C'est lui aussi qui s'est proposé de la faire avorter ! — Faux, c'est faux ! crie Christie. Evans éclate en larmes. — Je n'ai pas tué ma femme, je n'ai pas tué ma fille ! Et il pointe un index vers Christie. — C'est lui, le meurtrier ! Mais le tribunal n'est plus disposé à l'écouter. — Assez… vous n'avez pas arrêté de vous contredire ! L'opinion publique, elle, est scandalisée qu'on prolonge ainsi le procès : la culpabilité d'Evans paraît si certaine. Le tribunal d'Old Bailey ne tarde pas à rendre son verdict : reconnu coupable du meurtre de sa femme et de sa fille, Timothy Evans est condamné à mort et peu après exécuté. Le dossier est aussitôt classé. Trois années ont passé et le 10 Rillington Place, après avoir défrayé la chronique londonienne, retombe dans l'anonymat. L'appartement de Evans a été fermé et n'a plus été habité depuis, quant à John Christie, il a continué à résider dans le sien jusqu'au mois de mars 1953, date à laquelle il a déménagé. Ce 25 mars, justement, le nouveau locataire, Paul Brown, est occupé à nettoyer les lieux. On ne peut pas dire que l'ancien habitant était soigneux. Le papier peint est arraché en partie et le parquet est, par endroits, comme soulevé. Il va falloir retaper l'appartement, à commencer par les murs qu'il faut débarrasser de ce vieux papier peint. M. Brown, armé d'un seau d'eau, d'une éponge et d'une raclette s'active à arracher les pans de papier peint. Ce n'est pas une couche de papier qu'il faut enlever, mais plusieurs : les propriétaires successifs ont placé, chacun, le leur, de sorte qu'au fil du temps, les couches se sont superposées les unes aux autres. Voilà qu'en maniant sa raclette, M. Brown entend un bruit de creux. Il donne des petits coups avec le manche et ça sonne encore creux. Il gratte et il met à jours une sorte de planchette. Il y a, caché dans le mur, un placard. — Un placard secret ! Que peut-il bien y avoir ? Quel secret a-t-on caché derrières ces planches que M. Brown entreprend d'arracher une à une. Dès que l'ouverture est dégagée, une sorte de grand paquet, enroulé dans une couverture tombe. M. Brown se baisse et pousse un cri d'horreur : le paquet renferme un cadavre, un corps de femme en état de décomposition avancé ! (à suivre...)