Résumé de la 8e partie n Nellie Bly arrive à bord de «l'Océanic» à la baie de San Francisco, après 70 jours, et il ne lui reste plus que le tour des Etats-Unis quand son bateau est mis en quarantaine... La réplique de la jeune fille est immédiate : — Moi, je n'ai pas la variole. Je vais le prouver en sautant à l'eau et en nageant jusqu'au rivage ! Elle n'a pas besoin de le faire. Le commandant fait descendre un canot de sauvetage. Les autorités n'osent pas s'opposer à son débarquement et elle prend pied sur les quais de San Francisco où l'attend une foule immense, qui lui réserve une ovation indescriptible. Le voyage en train jusqu'à New York est en apparence la partie de son voyage qui devrait comporter le moins de péripéties, et pourtant il va lui apporter sa plus grande surprise depuis le départ. Dans son compartiment, un homme lui adresse galamment la parole. Des hommages masculins, Nellie Bly n'a cessé d'en recevoir depuis qu'elle a conquis la célébrité et la fortune, et elle les a repoussés avec énergie. Mais son compagnon de voyage lui plaît. Il s'appelle Robert Seaman, il a un peu moins de quarante ans. Un vrai gentleman, qui a l'air d'un diplomate ou d'un ministre. En réalité c'est un milliardaire qui a fait fortune dans les aciéries. Auprès de lui, après toutes les aventures qu'elle a vécues, tous les dangers qu'elle a traversés, elle se laisse enfin aller. Elle se confie, elle s'épanche. Entre eux, c'est le coup de foudre et ils se marieront peu après. Tout comme d'ailleurs Phileas Fogg, Nellie Bly a rapporté de son aventure l'amour et le bonheur. Et, peu après, c'est l'apothéose, le jour de gloire ! Elle arrive à New York le 25 janvier, au milieu d'une foule si dense qu'elle fait penser à l'accueil que reçoivent les grands chefs d'Etat. Sa voiture atteint le World à 16h 30 précises. Au même moment, dix canons tonnent du fort de Greenpark, à Brooklyn. Elle a réalisé le tour du monde en 72 jours, 6 heures, 10 minutes et 11 secondes. Dans son bureau, Joseph Pulitzer lui tend un télégramme qu'il a reçu peu avant et qu'il avait pour instruction de lui remettre après son succès «Je n'ai jamais douté de la réussite de Nellie Bly. Elle a prouvé son intrépidité et son courage. Hourra pour elle ! Signé : Jules Verne.» Après son mariage avec Robert Seaman, Nellie Bly a décidé d'abandonner le journalisme, pour se consacrer à son ménage et à ses enfants. Elle, la féministe acharnée, avait fini par se comporter comme toutes les femmes de son temps. On a cessé de parler d'elle et elle était tout à fait oubliée lorsqu'elle est morte prématurément, en 1922, à l'âge de cinquante-quatre ans. A cette époque, rien ne la distinguait plus des autres mères de famille, à part ses souvenirs. Mais quels souvenirs !