Au XIIe siècle déjà, le Kitab al-Istibs'ar signale qu'à Igli, on fabriquait l'huile d'argan. Les fruits sont cueillis fin septembre de chaque année, lavés et les coques sont broyées. On recueille les graines et on conserve les débris de coques, qui fourniront du combustible. Les graines sont ensuite grillées dans un grand plat de terre, puis moulues. On recueille une pâte brune et liquide que l'on malaxe : on ajoute la quantité d'eau qu'il faut pour faire émerger l'huile. d'une belle couleur noire, elle est mise en bouteille. La pâte qui reste est pétrie en galette et sert de combustible. On la donne également aux animaux. Au Maroc, l'huile d'arganier est consommée dans les régions où l'arbre est encore abondant. Beaucoup de paysans déjeunent encore d'olives, de thé et de pain trempé dans de l'huile d'argan. On l'utilise aussi pour arroser la graine de couscous, à laquelle elle donne une saveur particulière. Enfin, elle entre dans la composition de la fameuse pâtisserie berbère, l'amalu, un produit à base d'amande, d'huile d'argan et de miel, que les voyageurs, depuis le Moyen-âge, emportent comme viatique. C'est, en effet, une préparation tonique, que l'on donne également aux malades, aux vieillards et aux femmes en couches.