Résumé de la 2e partie n Etienne pellot continue à amuser la galerie et pour jouer sa pièce du général boiteux, il revêt le costume de Sir Thomas Wanley... Et le voilà qui interprète cette pièce qu'il invente en même temps qu'il la joue. Il le fait avec beaucoup d'esprit, il trouve des situations plaisantes, il a des mots d'esprit inattendus et, lorsqu'il termine le premier acte, en entonnant l'hymne américain, il obtient un véritable triomphe. Il s'incline bien bas. — Merci, ladies et gentlemen. Je vous laisse vous reposer le temps de l'entracte. Je reviens pour le deuxième acte et vous verrez qu'il est bien plus fort encore que le premier ! Là-dessus, Etienne Pellot s'empare du bicorne de sir Thomas, le met sur sa tête, salue encore une fois et disparaît. Bien sûr, au lieu d'enchaîner sur le deuxième acte, dont il n'a aucune idée, il se hâte de gagner la sortie du château. Par chance, il ne fait pas chaud, ce qui lui permet de relever son col et de se dissimuler en partie le visage. En même temps, il cesse de boiter pour imiter la démarche du gouverneur, c'est-à-dire tituber tant et plus. Durant son trajet il croise plusieurs soldats qui lui adressent un salut réglementaire, et c'est enfin le moment décisif : il arrive devant le pont-levis. Il s'avance toujours en titubant et la sentinelle claque des talons en lui présentant les armes. Il a réussi ! Le voici dans la rue. Il croise un passant qui a la malchance d'avoir la même taille que lui, l'assomme et s'empare de ses vêtements, moins voyants que son uniforme rouge de colonel anglais. Ensuite, il se rend dans les rues de Folkestone, à la recherche de l'hôtel de son «compatriote» Durfort. Là, il est pris d'une appréhension. Ce dernier, malgré ses origines françaises, ne va-t-il pas le dénoncer ? Mais la sympathie qu'il avait sentie chez lui est bel et bien réelle. L'apercevant, celui-ci lui déclare : — Vous êtes ici chez vous ! Et il le conduit dans une chambre. Une fois installé, Etienne Pellot n'a qu'une idée reprendre des forces, mais le destin en décide autrement. Il est en train de dormir profondément lorsque des cris le réveillent. Ils proviennent de la chambre à côté de la sienne. Ce sont ceux d'une femme et elle s'exprime en français : — Oh ! mon Dieu, au secours ! Dans sa situation d'évadé, Pellot devrait se faire aussi discret que possible, mais comment le Français et le galant homme qu'il est pourrait-il rester indifférent ? Il se précipite, fait sauter la porte d'un coup d'épaule et se trouve en face d'un homme en petite tenue frappant à coups de canne une dame ravissante et tout aussi dénudée. Il se rue vers l'individu, lui arrache sa canne et le tient en respect. Le concierge de l'hôtel arrive sur ces entrefaites et s'adresse à Pellot, horrifié : — Malheureux, que faites-vous ? Vous levez la main sur un général d'armée ! L'identité de son adversaire n'impressionne pas le corsaire, qui lui intime de déguerpir. Ce dernier s'enfuit sans demander son reste, tandis que la jeune femme se jette à ses genoux : — Merci, vous m'avez sauvé la vie ! Et, en pleurant, elle lui raconte sa mésaventure. Elle est liégeoise. Cet homme, le général Hope, l'a enlevée de chez son oncle en lui promettant de l'épouser. Quand elle a découvert qu'il a une femme et des enfants, elle a voulu le quitter, ce qui a déclenché sa fureur. Elle conclut : — Faites-moi passer en Belgique. — Hélas, madame, je suis moi-même prisonnier. — Vous vous êtes évadé ? — Il y a juste quelques heures. — Alors, je veux fuir avec vous ! Je veux partager vos dangers. (à suivre...)