Résumé de la 8e partie n Quand Verlyn lui parle de l'entreprise où il travaillait et de son projet de récupérer son ordinateur, le détective pense à Minnie Chaundelle et à ce qu'il pourra bien lui raconter... Nous sommes allés jusqu'à une tour en bordure du West Loop et nous avons pris un ascenseur entièrement vitré qui s'élevait au-dessus du bayou, où une douzaine de formes grises traçaient leur sillage dans l'eau verte - des tortues qui pointaient la tête au bout de leur long cou, ou des bébés alligators. La sueur perlait autour des lèvres de Verlyn. — Personne te tirera dessus, ici, mon garçon, j'ai dit. Il a fait rouler son épaule blessée, avec un petit sourire. — On peut parier à un contre cent, pas vrai ? J'ai attendu, adossé au mur en me curant les ongles avec mon canif, dans une salle divisée en petites cellules, et Verlyn est entré dans un bureau. J'ai pas tardé à entendre une voix s'élever : — Tu me plantes comme ça ? Merci beaucoup ! Prends tes affaires et va-t'en, d'ici ! Quelqu'un a passé la tête dans la travée entre les cellules, puis l'a rentrée. Je me suis déplacé pour jeter un coup d'œil à l'intérieur du bureau et j'ai vu un petit type avec une grosse tignasse et une figure toute rouge. Le type m'a aperçu et m'a regardé fixement, puis il a fait un geste de la main en direction de Verlyn, comme pour lui dire : Je t'ai déjà oublié, mec. Une fois dans la voiture Verlyn a ouvert son ordinateur portable et l'a allumé pour chercher ses fichiers. Quels fichiers ? Il n'y avait plus rien dans la machine. Il a lâché un juron en frappant la portière du poignet, puis il s'est calmé et a paru se résigner. — Si on allait chercher le cahier que tu as laissé chez Minnie Chaundelle ? Il a répondu : Plus tard, peut-être, il avait besoin de dormir un peu, et il m'a lancé un regard malicieux. — Ça lui plaît bien, à Bitsy, un homme blessé. En rentrant chez moi, j'ai appelé Minnie pour lui dire que son frère allait peut-être venir la voir, et peut-être avec moi, mais que j'étais pris par un boulot en début de soirée. — Ah, mon chou, quel soulagement ! Passez quand vous voudrez, je serai vraiment heureuse de vous payer ce que je vous dois. Je me suis demandé si elle se balançait sur sa véranda tout en me parlant. Je me suis demandé si elle avait fini de préparer ses pralines à la noix de pécan. Après avoir raccroché, j'ai jeté un coup d'œil dans ma penderie pour voir ce qu'il me restait comme chemises propres, je me suis préparé une poêlée de gombos et de saucisses avec des poivrons rouges et un reste de nouilles, puis j'ai fait une sieste et j'ai rêvé d'un bayou au bord duquel j'habitais quand j'étais gamin, et d'un papillon jaune qui se posait sur un buisson à côté de la maison, et de l'odeur du jasmin, des pommes et des pins. (à suivre...)