L'investiture ce soir à 17h GMT de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, suscite d'immenses espoirs à travers le monde, avec cependant des bémols et du scepticisme face à l'ampleur des défis qui attendent le 44e chef de l'Etat des USA. Le temps va-t-il donner raison à Poutine le Russe qui s'est dit convaincu que «les plus grandes déceptions naissaient des plus grands espoirs». Cette journée marquera l'aboutissement du parcours exceptionnel de Barack Obama vers la Maison-Blanche, entamé en février 2007 dans l'Illinois au nord du pays, lorsque le jeune sénateur quasi-inconnu du grand public avait annoncé sa candidature à la présidentielle. C'est sur la bible d'Abraham Lincoln, son modèle en politique, qu'il prêtera serment. Et, succédant aux deux mandats (2001-2009) de George Bush, il deviendra le 44e président des Etats-Unis. Prenant les rênes d'un pays aux prises avec deux guerres en Irak et en Afghanistan, et à une crise économique majeure, il prononcera ensuite un discours d'investiture que les observateurs attendent bref mais marquant, à la hauteur de ses talents d'orateur. Comme son élection le 4 novembre dernier, qui avait suscité un enthousiasme planétaire, l'investiture de Barack Obama devrait être suivie aux quatre coins du monde. Succédant à Georges Bush à la Maison- blanche en tant que premier président de couleur dans l'histoire des Etats-Unis, Obama incarne l'espoir pour des millions d'Américains confrontés à la plus grave crise économique depuis les années 1930. Les membres de la future administration Obama et du nouveau Congrès américain sont résolus d'affronter cette crise à coups de centaines de milliards de dollars. A 47 ans, Obama sera confronté à des défis multiformes, de la lutte contre le réchauffement climatique au conflit du Proche-Orient. Il a déjà admis que la fermeture promise du centre de détention de Guantanamo à Cuba, l'un des symboles les plus controversés de la présidence de George Bush, ne se ferait pas aussi rapidement qu'espéré. Lui qui a fait campagne en promettant le changement souhaite «faire oublier la politique de déni» des huit années d'administration Bush. Il a notamment l'intention de désigner un émissaire spécial pour le processus de paix au Proche-Orient, et d'engager «rapidement des efforts diplomatiques intenses dans le monde entier». Le nouveau président élu des Américains compte approuver les plans du Pentagone visant à envoyer 30 000 soldats supplémentaires en Afghanistan. Sa nouvelle administration tenterait d'autre part d'ouvrir le dialogue avec l'Iran pour tester une «nouvelle approche». Le président sortant George Bush a déclaré que l'investiture de son successeur Obama constituait un «moment d'espoir et de fierté» pour les Etats-Unis.