On attribue également au palmier des sentiments humains, dont l'amour. E. Dermenghem rapporte ce beau récit, relevé dans la région de Laghouat : «un homme avait remarqué dans son jardin un arbre qui perdait ses feuilles, sans raison apparente. Un vieux jardinier consulté vit du premier regard que la nakhla se mourait d'amour pour le dokar qui lui faisait face. Il réunit alors les stipes des deux arbres par une forte ligature, de façon que leurs palmes puissent s'entrelacer. Le palmier revint à la vie, ses fleurs ne coulèrent plus et les récoltes qu'il donna furent splendides. Quelques années plus tard, le propriétaire du jardin coupa le lien qui réunissait les deux arbres. Le palmier amoureux se remet à perdre ses fleurs et à souffrir de consomption. Il fallut rapprocher à nouveau le palmier femelle de son époux pour le guérir.» D'ailleurs, quand un palmier est trop vieux ou malade et qu'on doit l'abattre, on prend quelques une de ses palmes et ont les met sur la nakhla : on pense ainsi atténuer son chagrin et lui faire supporter la séparation. Le palmier femelle, en effet, peut se laisser mourir ou, au mieux, ne pas donner de bonnes récoltes.