Synthèse de Badiaa Amarni à l'occasion de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (ZALE), le Conseil supérieur du patronat algérien (CSPA) a suggéré la mise sur pied d'«une commission d'arbitrage» qui aura pour mission de régler tout éventuel conflit commercial interarabe qui pourrait surgir. Lors d'une réunion lundi dernier, ce conseil a expliqué que cette proposition est faite dans le sillage de l'adhésion de notre pays à cet espace. Selon ce conseil, qui rappelle «la méfiance justifiée» des opérateurs économiques algériens quant à cette démarche qui risquerait d'apporter «des déséquilibres dans les échanges», il est nécessaire «de précéder l'application de la décision d'adhésion de l'Algérie à la ZALE par l'installation d'une commission d'arbitrage ou de règlement des conflits commerciaux interarabes, à l'image de celle de l'OMC, chargée de veiller au strict respect des échanges». Tout en précisant que les opérateurs algériens ne doivent pas s'inquiéter «de l'adhésion de l'Algérie à cet espace, car de toute façon il s'agit d'une décision à très haut niveau», le CSPA fait savoir que les appréhensions sont plutôt relatives à certaines pratiques de concurrence déloyales qui pourraient exister. C'est donc à cet effet que le CSPA estime qu'«il est du devoir de nos représentants de veiller à ce que certains pays arabes ne se transforment pas en intermédiaires commerçants des produits manufacturés en Chine ou dans des pays hors zone arabe avec de faux certificats d'origine». Et de rappeler qu'il y a déjà six années de cela, le patronat algérien a été consulté à propos de cette question et plus précisément en ce qui concerne «l'analyse d'une liste de plusieurs centaines de produits éligibles à un taux zéro en matière de taxe douanière». Un travail a été alors fait par cette organisation qui a toutefois émis des réserves concernant la sélection de certains articles proposés par des pays arabes, tout en insistant «sur l'ajout d'articles produits en Algérie éligibles à l'exportation». Pour rappel, l'Algérie a annoncé il y a quelques mois son intention d'adhérer à la Zone arabe de libre-échange, soit avec beaucoup de retard, puisque l'idée d'intégrer cet espace remonte à 1981. Cette adhésion donnera l'occasion à notre pays d'intégrer le marché arabe et de promouvoir le produit national dans cette région. Faut-il encore rappeler que, si beaucoup de patrons d'entreprises algériennes ont accueilli favorablement cette décision, il n'en demeure pas moins que d'autres sont plutôt sceptiques à cette idée. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE), et par le biais de son président M. Reda Hamiani, est d'avis que cette adhésion soit différée de quelques années afin de mieux se préparer. Ce même responsable a aussi averti que «le surcroît d'ouverture fera peser des risques importants sur l'économie algérienne».