Curiosité n Il fallait bien lui poser la question : d'où êtes-vous originaire M. Bonatéro ? La réponse du célèbre sismologue est immédiate : «Je m'attendais à cette question !» «Eh bien, sachez que je suis Algérien à 100%. Si mon nom de famille a une consonance espagnole ou italienne, c'est parce que mes ancêtres sont venus d'Andalousie», poursuit-il. Selon lui, les Bonatéro figurent parmi les familles qui sont venues au Maghreb comme l'attestent les écrits des historiens : «Même Ibn-Khaldoun les a citées dans son célèbre ouvrage intitulé Al-Moukadima.» A l'époque turque, il y avait même un Bonatéro qui s'occupait de l'organisation du pèlerinage aux Lieux saints de l'islam : «Il s'appelait Abderrahmane et avait le titre de amine el-haramaïne.» De même que la mère de Raïs Hamidou, le célèbre corsaire algérien, était une Bonatéro, poursuit l'inventeur de l'Horloge universelle. Cela étant, Loth Bonatéro est né sur les hauteurs de La Casbah d'Alger, «en terre algérienne, au même titre que mon grand-père et mon arrière-arrière-grand-père», tient-il à souligner. «Vous pouvez toujours prendre attache avec l'historien Cheikh Abderrahmane El-Djillali pour confirmer mes dires.» Pour ce qui est de son prénom, notre interlocuteur affirme qu'il est celui d'un envoyé de Dieu pour une mission bien précise : «Contrairement à ce que l'on pense, Loth n'a pas fait de mal, bien au contraire, il a combattu les dérives de son peuple.» «C'est mon grand-père, que Dieu ait son âme, qui m'a donné ce prénom. Il était en train de lire le passage du Livre saint parlant du peuple de Loth quand mon père était venu lui annoncer la nouvelle de ma naissance. Jugeant que Loth n'a rien à se reprocher dans cette histoire, il a proposé à mon père de me donner son prénom, histoire de lui rendre hommage», raconte Bonatéro, reconnaissant au passage que les musulmans utilisent rarement le prénom Loth. «J'ai fait des recherches dans ce domaine et je peux vous affirmer que je suis pratiquement le seul musulman à m'appeler Loth. En revanche, il y a des centaines de milliers de chrétiens et de juifs qui portent ce prénom.» Cela le dérange-t-il ? «Non, pas du tout», répond-il. Une chose est certaine en tout cas : avec son nom et son prénom peu communs, Loth Bonatéro ne passe pas inaperçu surtout qu'il est tout le temps présent dans les colonnes des journaux. «Je suis quelqu'un de communicatif. Ce n'est pas ma faute si la presse me sollicite à chaque fois qu'il y a une catastrophe naturelle. J'aurais tant aimé qu'on me demande mon avis sur d'autres sujets, mais on l'a rarement fait», regrette-t-il.