La déclaration du ministre français de l'Immigration, Eric Besson, relative à l'octroi de titres de séjour aux clandestins qui dénonceraient leurs passeurs a suscité de vives réactions et l'indignation de plusieurs associations françaises. Le mouvement SOS Racisme a demandé au ministre de renoncer à ce projet, se disant «inquiet» face à «une officialisation des pratiques de délation». «Si la volonté de lutter contre les filières clandestines relève d'un souci louable, la méthode semble surprenante», déclare l'association dans un communiqué. La question des régularisations doit être approchée selon des règles claires et transparentes qui seraient issues d'une réflexion relative aux droits des étrangers et en aucun cas de considérations policières, poursuit SOS Racisme. De son côté, France terre d'asile (FTA) a jugé ce projet «spectaculairement inefficace». Selon FTA, Eric Besson «reprend une idée de Nicolas Sarkozy qui, en 2003, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, avait lancé une idée analogue en souhaitant protéger les victimes des réseaux de prostitution : ''si vous dénoncez vos bourreaux, vous aurez des papiers''», leur avait-il dit alors. Six ans après cette proposition, «les victimes de la prostitution sont toujours là, toujours sans papiers, elles sont simplement moins visibles sur les trottoirs, mais travaillent dans des conditions nettement plus dangereuses», dénonce encore la FTA.