Résumé de la 12e partie n L'avocat de Sacco et Vanzetti irrite les juges en récusant les jurés que la cour propose. On doit recourir à une procédure d'exception pour imposer un jury. Le 7 juin 1921 est consacrée à l'audition des témoins de l'accusation. Le premier, Lewis Wade, est un homme respectable, ou du moins présenté comme tel. Après avoir décliné son identité, son âge, sa profession et juré de dire la vérité, toute la vérité, il rappelle qu'il se trouvait sur les lieux, le jour du drame. — j'avais peur et quand j'ai vu les agresseurs tirer leur arme, j'ai cherché à me réfugier, mais je savais que je pouvais être touché. — vous avez donc vu toute la scène ? — oui, votre honneur. J'ai vu les hommes tirer leur arme. J'ai vu celui qui a ouvert le feu ! Il désigne Sacco du doigt et déclare, sans hésitation : — c'est cet homme qui a tiré sur Berardeli. — vous êtes sûr de l'avoir vu tirer sur Bierardeli. — Oui, votre honneur, j'en suis sûr. — peut-être que vous l'avez confondu avec un autre agresseur ? — pas du tout : cet homme, je le reconnaîtrai entre mille ! Deux employées de la fabrique de chaussures sont appelées à leur tour. Au moment du hold-up sanglant, elles étaient dans leur bureau, à l'étage, et, aux premiers coups de feu, elles sont sorties au balcon. — vous avez tout vu du balcon ? — oui, votre honneur ! — vous avez eu le temps de voir les agresseurs ? — oui, votre honneur ! — ces hommes sont-ils ici présents ? — un seul est présent, votre honneur ! — Pouvez-vous nous le désigner ? — Oui, votre honneur, c'est celui-là ! et elles désignent Sacco. Une autre femme, Lola Andrews, reconnaît également Sacco ; — Je l'ai entendu parler avec son complice. — ce complice, vous l'avez vu ? — non, votre honneur ! — et vous êtes sûr que l'un de ces hommes est ici présent ? — oui, votre honneur : il est à la barre des accusés ! Et elle désigne de nouveau Sacco. L'avocat Fred Moore va essayer de la pousser à se contredire, mais il n'y parviendra pas. En revanche, comme on le lui reprochera plus tard, il ne songe pas à demander au témoin si Sacco, qu'elle a cru identifier, parlait en anglais ou en italien avec son prétendu complice. Et si c'est en anglais, s'agissait-il d'une langue correcte et sans accent ou alors, d'une langue avec un accent italien, comme c'est le cas pour les immigrants de fraîche date. Une omission qui aurait pu éclairer le procès ! (à suivre...)