L'Iran et la Russie, avec bien des précautions et des conditions, ont chacun entrouvert, hier, vendredi, la porte à de meilleures relations avec les Etats-Unis du président Barack Obama, après les années de confrontation avec son prédécesseur George Bush. Les deux pays s'en sont visiblement tenus à une attitude prudente et expectative, alors que le vice-président américain Joe Biden devait prononcer, aujourd'hui, samedi, le premier grand discours de politique étrangère de la nouvelle administration américaine devant la 45e Conférence sur la sécurité au sud de l'Allemagne. Dans un geste rarissime de la part d'un responsable iranien, le président du Parlement de Téhéran, Ali Larijani, ancien négociateur sur le nucléaire, a exprimé une opinion favorable à une initiative diplomatique américaine, en l'occurrence la mission engagée au Moyen-Orient par l'émissaire américain George Mitchell. «Récemment, le président américain a déclaré qu'il enverrait des gens pour écouter et non pour dicter», a-t-il noté. «Cette approche est un signal positif», a-t-il ajouté lors de la première session, consacrée au désarmement nucléaire. Assénant que les Américains dans le passé «avaient brûlé bien des ponts» Larijani a noté un «changement de stratégie des Etats-Unis» et s'est félicité que Washington semble vouloir «rompre avec le cercle vicieux de l'unilatéralisme». De son côté, le vice-président russe a énoncé les positions russes traditionnelles sur le contrôle des armements. Il s'est aussi prononcé pour un système antimissile qui ne soit pas unilatéralement déployé par la seule puissance américaine. Ce faisant, il tendait lui aussi une perche au vice-président américain Joe Biden, réputé hostile au bouclier antimissile.