Chaos n Des centaines de réfugiés palestiniens qui ont fui la guerre à Gaza, sont, aujourd'hui, dans l'impossibilité de retrouver leurs terres. «On veut rentrer chez nous !» Dans l'impossibilité de regagner leurs foyers dans la bande de Gaza qu'elles avaient pu fuir durant le conflit avec Israël, des dizaines de familles palestiniennes crient quotidiennement leur frustration aux policiers égyptiens de Rafah. Depuis la nouvelle fermeture, le 5 février, du terminal de Rafah par l'Egypte, ces familles tentent en vain, chaque jour, de rentrer chez elles. Sans soutien moral ou financier, femmes, enfants et personnes âgées errent entre la frontière et les petits hôtels situés à plus de 40 kilomètres. Sous un soleil de plomb, les candidats au retour attendent valise à la main. «Nous sommes à Rafah depuis une semaine et chaque jour nous revenons. Nous pouvons aller au Canada, mais notre vie est dans notre pays. De quel droit nous garde-t-on prisonniers en Egypte ? Comment ferons-nous quand nous n'aurons plus un sou ? explique une femme. «Monsieur, ma famille et moi attendons depuis des jours. On veut rentrer chez nous», souligne cette mère de trois enfants à un policier. Un autre Palestinien explique être «arrivé la nuit du 5 février après avoir appris que la frontière allait être fermée» de nouveau. «J'ai ma femme et mes huit enfants de l'autre côté. Je veux rentrer chez moi. C'est honteux de la part des Egyptiens de nous traiter ainsi», clame-t-il. «Nous sommes pris au piège sans aucune aide financière, ni même un bout de pain et, en outre, nous sommes obligés de nous payer chaque jour une chambre d'hôtel», s'étonne encore cet homme. Les familles ont le sentiment d'être otages des négociations sur la trêve, qui piétinent. «Nous savons que les Egyptiens font pression sur le Hamas pour signer cette trêve (avec Israël). Mais ce n'est pas notre problème, nous voulons simplement retrouver notre maison et nos familles», indique encore cet homme. «Dans tous les conflits du monde, les réfugiés peuvent revenir chez eux après la guerre. Mais nous, non !», renchérit un père de famille. «Laissez-nous rentrer chez nous s'il vous plaît», supplie une institutrice, interpellant un officier dans une voiture de police. Le véhicule s'échappe sans réponse. Des ambulances arrivent au compte-gouttes entre les taxis chargés de montagnes d'effets personnels. Après de longues heures d'attente, les blessés de la guerre à Gaza qui ont pu être soignés en Egypte sont enfin autorisés à rentrer chez eux. Les humanitaires, présents dans la bande de Gaza pendant la guerre, essuient, eux aussi, un refus. Une ONG veut ouvrir un dispensaire à Rafah, côté palestinien de la ville. La fermeture du terminal n'affecte pas que les citoyens, des centaines de tonnes de vivres et de matériel humanitaire sont en souffrance dans la ville voisine d'Al-Arich.